Le bras de fer* se poursuit entre les transactionnaires et ouipharma.fr. Créé en février 2016, le site de petites annonces d’officines à vendre avait gracieusement ouvert ses pages aux principaux cabinets de transactions qui avaient mis en ligne plus d’un millier d’annonces. Mais au moment de payer les abonnements définis par ouipharma.fr (de 69 à 119 € par annonce) les grands apporteurs d’affaires ont sérieusement rechigné, y compris devant les formules dégressives plus économiques proposées par la start-up. Le site a donc fini par retirer les annonces non payées, réduisant son portefeuille de 1 200 à une petite centaine d’officines à vendre, et perdant sa couverture nationale ; plusieurs régions ne proposent plus aucune officine.
« Pour le moment, les propositions des transactionnaires ne sont pas acceptables, explique Aurélien Filoche, cofondateur de ouipharma.fr, mais je suis persuadé qu’ils reviendront, car le site répond à un réel besoin. Pour preuve, malgré la diminution du nombre d’annonces en ligne, le trafic continue de progresser et de nouvelles annonces sont déposées par des pharmaciens (60 %) ou de petits transactionnaires locaux. »
Le site attire même outre-Atlantique : « On nous a sollicités pour créer un site similaire au Canada, mais j’attends de valider notre business model en France avant d’envisager une ouverture à l’étranger », indique Aurélien Filoche.
Partenariats
Pour ce faire, il multiplie les partenariats. Avec les groupements (Népenthès) tout d’abord : « Quand un pharmacien part à la retraite, dans 90 % des cas son repreneur quitte le groupement », explique-t-il. Le site pourrait alors guider les choix du groupement et accompagner le repreneur…
Un rôle d’accompagnateur d’acheteurs dont Aurélien Filoche voudrait faire sa marque de fabrique : « J’aimerais être le Stéphane Plaza de l’officine. En effet, l’achat d’une pharmacie engage 10 ans de sa vie ! Et les jeunes ne sont pas assez formés. Certains arrivent avec 10 000 euros, ignorant qu’il faut un apport personnel d’au moins 20 % D’autres, alertés par une profession qui crie au loup, hésitent à s’engager. »
Dans cet esprit, ouipharma.fr a démarré un partenariat avec l’ANEPF : présentation du site dans le guide de l’installation fourni aux 5e et 6e années, participation à des conférences étudiantes…
Le papier au secours du numérique…
Enfin, la start-up prépare la sortie d’un catalogue papier de ses pharmacies à vendre. Financé par la publicité, il sera envoyé dans quelques semaines, aux 22 000 pharmacies françaises : « Nos vendeurs ont 60-70 ans et ne sont pas toujours familiarisés avec le numérique, explique Aurélien Filoche. Un catalogue papier sera un outil important pour nous faire connaître et rencontrer de nouveaux annonceurs (laboratoires). »
Mais l’avenir de ouipharma.fr demeure bel et bien suspendu aux négociations avec les transactionnaires : « Ils reviendront, répète Aurélien Filoche, car le coût d’acquisition d’une pharmacie est moins cher avec nos outils qu’avec ceux d’une agence. » En attendant, la faiblesse de l’offre du site commence à affecter sa notoriété sur la Toile.
* Voir le « Quotidien du pharmacien » du 24 novembre 2016.
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