LES PRIX de cession des pharmacies sont en diminution constante depuis 2009, et l’année 2012 confirme cette tendance, avec une baisse de trois points par rapport en 2011. Le prix de vente moyen s’établit désormais à 84 % du chiffre d’affaires hors taxes, ce qui équivaut, en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE), à 7,4 fois l’EBE, soit 0,1 point de moins qu’en 2011 (1).
Mais, comme les années précédentes, l’évolution des prix est contrastée selon les régions. « En Provence-Alpes-Côte d’Azur, Poitou-Charentes, Bretagne, Basse-Normandie et Alsace, les prix sont au-dessus de la moyenne nationale, à la fois par rapport à la rentabilité et en pourcentage du chiffre d’affaires hors taxes. En Rhône-Alpes et à Paris, où les prix de cession moyens par rapport au chiffre d’affaires se situent dans la moyenne nationale ou au-dessous, les officines sont néanmoins parmi les plus valorisées par rapport à leur rentabilité », relèvent les auteurs de cette étude.
Par ailleurs, la dispersion des prix reste toujours très importante. Ainsi, plus d’une pharmacie sur six a été cédée pour un montant supérieur à 9,5 fois l’EBE. En d’autres termes, de nombreuses pharmacies sont vendues encore à un prix très élevé au regard de leur rentabilité. Toutefois, de manière générale, l’évolution du prix de vente moyen se rapproche, depuis 2009, de celle de la rentabilité, alors que c’était l’inverse avant cette date. À cet égard, on peut donc dire que le marché des transactions d’officines devient plus « raisonnable ».
Autres remarques encore sur les prix : en pourcentage du chiffre d’affaires hors taxes, la baisse concerne aussi bien les plus grosses pharmacies que les plus petites. Toutefois, la taille de l’officine reste un facteur déterminant de valorisation, puisque, comme le note Interfimo dans cette étude, « seize points séparent le prix moyen des officines qui réalisent moins de 1 200 000 euros de chiffre d’affaires de celui des pharmacies réalisant 2 000 000 d’euros ou plus de chiffre d’affaires ».
Enfin, il faut noter que les pharmacies de centre commercial sont celles qui se sont vendues au prix le plus élevé en 2012, mais que ce sont également celles qui ont vu leur prix baisser le plus.
Cessions moins nombreuses.
Ce contexte général sur les prix se double, en 2012, d’une diminution du nombre des mutations. Celles-ci ont en effet chuté de 12 % l’an dernier, soit 1 100 cessions de fonds recensées, contre 1 250 en 2011. « Le recul des ventes est habituel les années d’élection. En outre, les incertitudes fiscales de la rentrée 2012 ont amplifié l’attentisme des acheteurs, malgré la baisse des prix des fonds », souligne-t-on chez Interfimo.
Pourtant, les départs en retraite de titulaires ont été historiquement nombreux en 2012. En effet, 1 426 pharmaciens ont liquidé leur pension de vieillesse. La baisse du nombre de transactions doit donc s’imputer intégralement sur les cessions - réinstallations.
D’autre part, la diminution du nombre de mutations traduit une moindre mobilité des pharmaciens. Ainsi, le taux de rotation est de 49 pour 1 000 officines en 2012, contre 56 pour 1 000 en 2011. Mais ce ralentissement est inégalement réparti sur le territoire national : les régions de l’est de la France demeurent celles ou le « turn over » des pharmaciens est le plus faible, alors que les régions du quart nord-ouest, au contraire, sont les marchés régionaux les plus dynamiques. Il faut souligner aussi que dans la région Centre, la mobilité des pharmaciens, en hausse de 17 points par rapport à 2011, est particulièrement élevée.
Autre grande caractéristique du marché des transactions en 2012 : les modalités de rachat. Plus que jamais, la majorité des nouvelles installations s’effectue en société d’exercice libéral (SEL), et particulièrement en SELARL ou parfois en SELURL ou plus rarement en SELAS. Au total, en 2012, 54 % des acquéreurs ont choisi la SEL, et 37 % la SARL ou l’EURL. La société Interfimo estime d’ailleurs que la moitié des pharmacies seront installées en SEL dans les trois ans qui viennent (les SEL représentent aujourd’hui un tiers des pharmacies), et que 40 % des SEL associent, d’ores et déjà, titulaires et investisseurs.
Inversement, très peu de pharmaciens, désormais, choisissent de s’installer en entreprise individuelle ou en société en nom collectif (SNC), sauf, peut-être, dans le cas des cessions de toutes petites officines. La pharmacie individuelle traditionnelle disparaît progressivement du marché des transactions et devrait donc disparaître aussi, à terme, du paysage officinal…
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