DEPUIS 2008, le prix de vente moyen des officines françaises est en baisse constante. L’année 2013 confirme cette tendance : les prix ont diminué d’un point par rapport à 2012, pour s’établir désormais, sur l’ensemble du territoire, autour de 83 % du chiffre d’affaires hors taxes. En cinq ans, la valeur des officines sur le marché des transactions a ainsi perdu douze points.
Bien entendu, il existe toujours des écarts de prix importants selon les régions, mais ces disparités régionales se sont considérablement atténuées en 2013. Comme les années précédentes, les prix les plus élevés sont relevés dans le Sud-est, le Sud-ouest et le grand Ouest, mais ce sont en général des régions qui connaissent aussi de fortes baisses, à l’exception, notamment, de la région Rhône-Alpes.
Sur la carte de France, la dispersion des prix est donc un peu moins importante. « Le critère régional n’est plus déterminant aujourd’hui, explique Luc Fialletout, directeur général d’Interfimo. Ce sont désormais la taille de l’officine et son emplacement qui font, pour l’essentiel, son prix. D’ailleurs, l’écart de valeur entre petites et grandes officines est à peu près constant depuis 2008. On peut également remarquer que les baisses de prix les plus marquées concernent les officines réalisant entre 1,6 million et 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. »
Cessions en chute libre.
Autre constat, plus inquiétant celui-ci : la chute du nombre de transactions. En 2013, Interfimo a comptabilisé 930 cessions de fonds de commerce, soit 16 % de moins qu’en 2012. Compte tenu des ventes de parts de sociétés, on aboutit à un total de 1 330 mutations seulement. Une situation « malsaine » dans la mesure où l’âge moyen des titulaires est élevé – en dix ans, la population des titulaires de plus de 61 ans ou de plus de 65 ans a doublé – et où les transactions d’officines, actuellement, sont donc clairement le fait des seuls départs en retraite. « Il n’y a presque plus de marché pour les réinstallations en cours de carrière », commente le directeur général d’Interfimo.
Avec une moyenne de 41 mutations pour 1 000 officines en 2013 (au lieu de 49 pour 1 000 officines en 2012), cette chute du nombre des transactions est visible dans toutes les régions françaises. Toutefois, les régions de l’Est demeurent celles ou le turn over des pharmaciens est le plus faible, alors que les régions du quart Nord-ouest, au contraire, sont globalement les marchés régionaux les plus dynamiques. Comme pour les prix, on peut remarquer également que les régions les moins animées en 2013 sont souvent celles où les prix restent relativement élevés, comme en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées notamment.
Un marché de parts sociales.
Troisième grande caractéristique du marché des transactions : les cessions de parts de sociétés prennent une importance croissante, au détriment des cessions traditionnelles de fonds de commerce. On dénombre ainsi, aujourd’hui, plus de 7 000 officines en société d’exercice libéral (SEL), déclinées sous toutes les formes : SEL à responsabilité limitée (de loin les plus nombreuses), SEL unipersonnelles à responsabilité limitée, ou encore SEL par actions simplifiées. Au total, 34 % des officines sont désormais exploitées en SEL, et la société Interfimo estime que ces sociétés seront majoritaires dans le paysage officinal dans les quatre années à venir.
Or ce changement de typologie des officines modifie la donne du marché des transactions, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que l’on ne valorise pas de la même façon un fonds de commerce et des parts de société. Et aussi parce que, combinées avec l’instauration, depuis un an, des holdings de pharmacie, les SEL permettent toute une série de montages juridiques et financiers qu’il faudra savoir utiliser au mieux pour acquérir et exploiter une officine. « Pour notre part, nous finançons aujourd’hui des parts sociales, et de moins un fonds de commerce et du stock », résume Jean-Christophe Hurel, président du directoire d’Interfimo.
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