C’est un compromis satisfaisant. Les partenaires sociaux de la branche viennent de négocier un accord conventionnel sur les salaires, à l’issue de la commission mixte paritaire qui s’est tenue le 11 mars 2019. Le point officinal, revalorisé de 1,9 %, atteint 4,509 euros. Mécaniquement, la grille conventionnelle des salaires est modifiée.
L’accord a presque obtenu l’unanimité. Le suffrage patronal est acquis avec la ratification conjointe des deux organisations patronales, la FSPF et l'USPO. Du côté des syndicats de salariés, FO-Pharmacie, l’UNSA, la CFDT, la CFTC et la CGT sont également signataires. Récalcitrante, la CFE-CGC ne s’est pas ralliée à la majorité, jugeant au rabais l’augmentation de 1,9 %, mais son refus minoritaire ne fait pas échec à l’accord de branche qui prend effet dès le 1er mars 2019. Pour Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO-Pharmacie, « il était nécessaire de parvenir à un consensus pour éviter une nouvelle année blanche comme en 2017. Sans signer à n’importe quel prix, nous avons concédé de revoir nos exigences à la baisse pour ne pas aboutir à un blocage de la grille des salaires. L’intérêt des salariés reste notre boussole exclusive », souligne Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO-Pharmacie.
En pratique, seules les pharmacies adhérentes à la FSPF ou à l'USPO doivent appliquer la revalorisation de 1,9 % dès la fin du mois, sur les fiches de paie de mars. « Avec une masse salariale moyenne d’environ 200 000 euros, cela représente pour les entreprises officinales une hausse de 3 800 euros sur l’année », précise Daniel Burlet, en charge des relations sociales à l’USPO. Les autres pharmacies, non syndiquées, ne sont pas tenues de répercuter la nouvelle valeur du point officinal avant la parution au Journal officiel de l'arrêté d'extension, ce qui leur laisse un sursis de quelques mois.
Indemnité pour frais d'équipement passe à 75 euros
Pour éviter cette distorsion entre officines, Philippe Denry, président de la commission des relations sociales et de la formation professionnelle de la FSPF, a demandé au représentant du Ministère du travail présent en commission mixte paritaire, « d’accélérer la procédure d’extension afin de ne pas pénaliser les titulaires qui font l’effort de se syndiquer ». Faut-il le rappeler, le précédent accord conclu en janvier 2018 n’a été étendu que fin décembre 2018. Pour gommer cet écart, une autre alternative consisterait à ce que « les accords de branche sur les salaires prennent effet à l’extension et non plus à la signature pour les pharmacies syndiquées. Toutes les officines seraient ainsi collectivement logées à la même enseigne, dès la parution au " Journal officiel " de l’arrêté d’extension », poursuit Philippe Denry qui souhaite ouvrir le dialogue sur cette question.
Enfin, les partenaires sociaux ont également décidé d’augmenter l’indemnité annuelle pour frais d’équipement. « Son montant, relevé de 3 euros, est désormais fixé à 75 euros. Une somme forfaitaire à verser avant le 31 octobre 2019 », conclut Daniel Burlet. La FSPF a en revanche été ferme sur l’absence d’une clause de revoyure sur les salaires pour l’année 2019.
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