LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quels conseils donnez-vous aux pharmaciens adjoints qui hésitent sur la typologie d’officine dans laquelle ils devraient exercer ?
JÉRÔME PARÉSYS-BARBIER.- La question ne doit pas se réduire simplement à la notion de grande ou de petite officine. Le choix doit correspondre aussi à la vie que les pharmaciens adjoints souhaitent mener, que ce soit plutôt en ville ou à la campagne par exemple, selon les caractères, ils pourront pour certains s’épanouir davantage dans une pharmacie de galerie marchande d’un centre commercial, quand d’autres seront plus heureux dans une officine plus petite. Il n’y a pas de conseil à donner en la matière, chacun doit trouver ce qui lui permet de s’épanouir professionnellement. Un étudiant de 6e année pourra apprendre beaucoup dans une petite officine car il sera obligé de toucher à tout, de découvrir toutes les tâches du métier, mais il pourra aussi apprécier une très grande officine qui lui permet de rencontrer davantage de patients, et donc d’ordonnances différentes.
La tendance est aux regroupements. Les petites officines devraient donc être de moins en moins petites pour atteindre un seuil de taille critique. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Des projets de lois divers et variés sont dans les tuyaux mais le pilier fondamental - un maillage territorial harmonieux - doit absolument être conservé. Des regroupements sont néanmoins nécessaires, il serait intelligent d’avoir une pharmacie fille dans un village qui rayonne sur plusieurs communes, dépendant d’une pharmacie mère qui serait à une dizaine de kilomètres de là. Dans ce cadre, il faut aussi imaginer des adjoints mobiles, qui vont au domicile du patient qui ne peut pas se déplacer, que ce soit pour dispenser des médicaments ou faire de l’éducation thérapeutique. Les adjoints pourraient travailler à la fois dans les deux officines, le matin dans l’une et l’après-midi dans l’autre par exemple. Le but est que le service pharmaceutique soit rendu et de tout faire pour ne pas dépouiller les villages de leur officine. De toute évidence, les pharmacies doivent se transformer, la rémunération à l’acte ne se fera pas dans les pharmacies d’hier.
Au final, quelles sont les spécificités des très grandes pharmacies ?
Il me semble que les grandes et très grandes officines doivent être des modèles en termes d’espace de santé pharmaceutique, et non un espace tout commercial où les patients prennent un panier à l’entrée. Un très grand nombre de patients-clients les voient, il faut donc qu’elles soient irréprochables. Elles ne doivent pas avoir un axe uniquement prix, même si elles travaillent à un juste prix. Ce que les gens attendent avant tout de leur pharmacien, c’est un professionnel de santé disponible et à leur écoute.
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