Le Quotidien du pharmacien.- Comment fonctionne Farmacap ?
Angelo Stefanori.- La société est divisée en deux branches d’activités. La première gère les 45 officines municipales, et là, le bilan est satisfaisant malgré la crise qui frappe le secteur. La deuxième s’occupe d’assistance sociale, la spécificité des pharmacies communales romaines. Nous avons un réseau de 45 psychologues et d’assistants sociaux qui travaillent gratuitement dans dix pharmacies municipales. Malgré la contribution versée par la mairie de Rome et par la Sécurité sociale, nous perdons de l’argent et cette situation a un impact négatif sur le bilan annuel de Farmacap. Il faudrait analyser les chiffres d’une autre façon et comprendre que notre présence est essentielle sur le territoire.
Le débat sur la question de la privatisation éventuelle des pharmacies communales revient ponctuellement. Quel est votre point de vue ?
Nous constituons une cellule « socio-sanitaire » importante pour les familles en difficultés. Privatiser les pharmacies communales serait une grave erreur car cela impliquerait une rupture avec le concept de l’aide sociale introduit en 2000. À l’époque, et cela jusqu’à l’an dernier, nous nous occupions aussi de la gestion d’une partie des crèches municipales, toujours sur la base d’un accord particulier avec la mairie de Rome. Aujourd’hui, la situation économique des pharmacies est différente et nous ne sommes plus capables de gérer comme auparavant ces activités qui ont un impact fort sur notre bilan. La nouvelle politique de la Sécurité sociale sur la vente d’une catégorie précise de princeps non plus en pharmacies mais dans un circuit parallèle d’officines hospitalières pour réduire les coûts de distribution, a réduit la marge des pharmacies. Pour Farmacap, financer les activités parallèles - les crèches et l’assistance sociale - est de plus en plus compliqué.
Les titulaires des officines privées estiment qu’ils doivent diversifier leurs activités pour être rentables. Quelle est la politique des pharmacies communales ?
Nous sommes moins axés sur la diversification, du style offre « supermarché ». À Rome, les officines qui ont un capital important, multiplient les promotions, trois produits au prix de deux, ouvrent des Spa et des bars à ongles. Ce n’est pas le cas des pharmacies communales. Nous avons une certaine autonomie patrimoniale par rapport à la mairie mais nous sommes une société publique, ce qui veut dire que nous n’avons pas d’apport de capitaux extérieurs et que nous ne pouvons pas faire d’augmentations de capital. Nous agissons aussi en fonction de notre clientèle qui est différente compte tenu de la localisation de nos officines, pour la plupart implantées dans les banlieues situées à proximité par exemple du périphérique. Des quartiers dans lesquels les privés vont difficilement s’installer car ils ne réaliseraient pas un bon chiffre d’affaires. Du coup, notre clientèle est différente en nombre et en besoins.
Un bilan en chiffre des pharmacies communales ?
L’entreprise est saine. Notre chiffre d’affaires annuel est de 48 millions d'€ et il peut difficilement augmenter en raison des diminutions de la partie remboursée par la Sécurité sociale sur les médicaments aux pharmacies. Au niveau national, le barème des remboursements a baissé de 3 % et dans le Latium, il est légèrement plus élevé. L’an dernier, nous avons atteint l’équilibre budgétaire et réalisé quelque 15 000 € de bénéfices. Mais nous devons faire face à une concurrence accrue avec l’ouverture de nouvelles pharmacies dans le cadre de la libéralisation. Notre chiffre d’affaires a baissé de 8 % avec l’ouverture de nouvelles officines. Avec l’arrivée des chaînes de pharmacies, toujours dans le cadre de la libéralisation, la situation risque d’empirer, tant pour le privé que pour les communales.
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