Le Quotidien du pharmacien. « Le Figaro » pointe de nombreux postes vacants à l’ANSM, en particulier des postes clés. Comment expliquez-vous cette désaffection massive ?
Dominique Martin. Les évolutions en cours à l’Agence ne peuvent être caractérisées en ces termes. L’ANSM est un établissement de 1 000 personnes et les postes ouverts au recrutement se trouvent dans une proportion raisonnable. Concernant les postes de directeurs, qui sont plus délicats à pourvoir, la durée pendant laquelle ils ne sont pas occupés n’est pas très longue. Le poste de directeur adjoint de la surveillance est celui qui est ouvert depuis le plus longtemps, soit trois ou quatre mois, et nous sommes en fin de recrutement. La plupart des postes seront normalement pourvus d’ici quelques semaines. D’un point de vue global, l’ANSM affiche un turn-over très bas, inférieur à 5 %, un taux de départ très faible, en diminution depuis trois ans, et une situation stable.
Quelles sont les raisons de ces départs ?
Chaque situation est particulière. Le poste de directeur adjoint de la surveillance est ouvert parce que la personne en poste a choisi de créer une start-up, l’ancien directeur de l’évaluation, un passionné d’innovation, a rejoint une grande entreprise en pointe. Il y a effectivement trois départs concomitants, mais c’est un hasard. Enfin, le directeur de la communication a trouvé un poste correspondant mieux à ces attentes à la fin de sa période d’essai, et cela n’a d’ailleurs rien à voir avec la communication. Tous les départs sont examinés par la Commission de déontologie de la fonction publique*.
Comment expliquez-vous ces mises en cause publiques qui s’appuient sur des déclarations de membres de l’ANSM ?
Des agents doivent avoir des récriminations et fournissent des informations subjectives, sans respect pour leur devoir de réserve tel que précisé dans la charte de déontologie. Les données objectives montrent au contraire un établissement dans une situation favorable car tous les indicateurs sont au vert. Le seul indicateur négatif est la baisse du nombre d’emplois, comme c’est le cas chez tous les opérateurs publics. Le dialogue social est bon, les échanges sont intenses et constructifs. Cet article s’inscrit dans une longue série d’articles du « Figaro » commencée au moment de l’affaire Médiator, qui ont pour point commun une volonté d’écrire contre l’Agence. Il y a des éléments objectivement faux car ils reposent sur des constats tout aussi faux.
L’institution est-elle fragilisée ? Le contrôle et la sécurité du médicament sont-ils toujours assurés ?
Nous travaillons chaque jour à gérer cet établissement et à assurer les moyens d’assumer ses missions, et il les assume, même si cela se fait dans un environnement contraint et qu’il s’agit d’un établissement particulièrement exposé de par la nature de ses activités et parce qu’il est autonome dans ses décisions. L’ANSM est opérationnelle, ce n’est pas parce qu’un poste est ouvert pendant trois jours que l’établissement devient fragile et qu’on gèle toute activité. Ce n’est pas une forteresse inerte mais un établissement vivant dont les mouvements ne sont pas dus aux seuls départs à la retraite ; et heureusement, sinon nous serions dans une situation épouvantable d’administration du XIXe siècle. L’équilibre de la maison est assis sur un mixte de personnes qui sont là depuis longtemps et de gens qui arrivent avec de nouvelles compétences.
Vos relations avec la ministre de la Santé Marisol Touraine, qualifiées de très tendues, ont aussi été pointées du doigt en février dernier. Vous sentez-vous remis en cause dans votre personne ?
Non, les relations ne sont pas tendues, que ce soit avec le ministère, la Direction générale de la santé, le cabinet de la ministre, la ministre elle-même. Nos rencontres sont régulières. Et cette affirmation avait été démentie immédiatement en février par le cabinet de la ministre. Ces articles ont débuté au moment de l’affaire du Médiator, mon prédécesseur subissait le même type d’attaque, ce n’est donc pas une question de personne.
* Commission créée en 1993, donnant notamment son avis sur le départ d’agents du secteur public pour « exercer une activité privée lucrative ».
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