Le Quotidien du pharmacien.- Laëtitia Hible, vous prenez la présidence de Pharma Système Qualité (PHSQ) après avoir présidé pendant trois ans un groupement de pharmaciens. Le comptoir ne vous intéresse plus ?
Laëtitia Hible.- Bien au contraire ! Le comptoir est la raison d’être de notre métier. Je m’attache donc à y passer le maximum de temps, comme lorsque je présidais l’un des principaux groupements français. Mais j’entends mettre à profit l’expérience de ces trois années pour apporter ma pierre à l’édifice de l’évolution de la pharmacie française. À l’instar de ce que préconisent l’Ordre et les syndicats, le modèle officinal est en pleine mutation. Je souhaite donc que la notion de qualité soit au cœur de ces évolutions afin que le pharmacien puisse se recentrer au mieux sur son cœur de métier - le comptoir - afin d’être à même de prendre en charge le mieux possible les patients.
PHSQ a été créé voilà 10 ans et compte aujourd’hui un peu plus de 10 % de pharmacies certifiées. Quels sont vos objectifs ?
La pharmacie est à un carrefour de son histoire. Il appartient donc aux pharmaciens de démontrer qu’ils sont des professionnels de santé qualifiés et à même de réaliser les missions qu’ils prétendent accomplir. La certification qualité est l’une des voies qui leur permettra d’atteindre cet objectif. J’entends donc pendant mon mandat développer le nombre de pharmacies engagées dans la certification en démontrant à la fois qu’elle est un élément incontournable de l’évolution de la prise en charge du malade, sécurise l’acte officinal, simplifie le quotidien des pharmaciens et contribue au développement de l’inter-professionnalité.
La certification est-elle réservée aux seules pharmacies membres de groupements ?
Bien sûr que non. Historiquement, les groupements ont porté la qualité car ils disposaient des structures et des ressources pour développer les outils nécessaires à l’accompagnement. Ils l’ont donc naturellement portée comme ils portent d’autres sujets d’évolution du métier. Et je n’ai pas peur d’affirmer que sans les groupements, la qualité officinale n’en serait pas là aujourd’hui. Mais vouloir la réserver aux seules pharmacies groupées serait une erreur puisqu’elle concerne tous les types d’officines - rurales comme urbaines - groupée ou non, et quel que soit leur chiffre d’affaires. La qualité est donc un préalable pour les pharmaciens qui souhaitent prendre le virage de la pharmacie du futur. PHSQ, qui est une association indépendante, entend ainsi développer des services d’accompagnement pour les pharmaciens indépendants comme pour tous les confrères groupés.
Avec l’essor des nouvelles missions, l’officine accorde de plus en plus de place aux services. En quoi la certification peut-elle être une aide au comptoir ?
Pour accomplir les nouvelles missions que la convention a dévolu aux pharmaciens et que des accords avec des complémentaires santé pourraient aussi nous accorder, nous devons convaincre les autres acteurs de santé que sont les professionnels du premier recours (médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes…) et les institutions (HAS, ARS, ANSM…) que les officinaux sont entrés dans l’ère de la pharmacie clinicienne. Dans cette optique, la certification ISO 9001 QMS Pharma apparaît comme le chaînon manquant entre cette ambition et la réalité économique des officines. Elle sera en effet un gage de sécurité pour les patients et une source d’économie pour les confrères puisqu’elle permet des gains d’activité fondés sur une meilleure organisation interne, un bien-être au travail, et donc une rentabilité accrue.
L’Ordre a toujours défendu l’homogénéité des croix vertes. Est-ce compatible avec la certification des officines qui peuvent apparaître comme des super croix vertes ?
L’Ordre est garant du bon exercice pharmaceutique. Il a donc conscience de l’utilité de la qualité dans les officines et a d’ailleurs développé pour l’ensemble des pharmacies l’EQO (évaluation qualité officine) et les visites mystères. Nous regardons donc dans la même direction. PHSQ va cependant plus loin en accompagnant les pharmacies dans la certification ISO 9001, certification des entreprises, et QMS Pharma, la partie de la certification qui couvre l’exercice officinal dans son entier.
PHSQ s’est inspiré du modèle suisse. Le modèle belge est de plus en plus regardé par les représentants de la profession. Envisagez-vous un développement à l’international de la certification ?
PHSQ doit contribuer sans limite à l’évolution et au développement des pharmacies d’officine. Nous nous consacrerons donc à des axes de développement stratégiques comme l’inter-professionnalité ou encore la téléconsultation, et bien évidemment le rapprochement vers nos confrères européens.
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