IL N’EST PAS toujours aisé de concilier études et travail. Pourtant, selon les dernières données publiées par l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), dans son étude de 2006 sur les conditions de vie et le comportement des étudiants en France qu’elle renouvelle tous les trois ans, les trois-quarts des étudiants exercent une activité rémunérée, soit pendant l’année universitaire, soit pendant les vacances d’été. Pour un peu plus de 13 % d’entre eux, cette activité est considérée comme très concurrente des études, dans le sens où il s’agit au moins d’un mi-temps pendant un minimum de six mois dans l’année.
Les étudiants en pharmacie feraient plutôt partie de la catégorie « activité intégrée aux études », dans le sens où leur travail en officine correspond parfaitement aux études qu’ils mènent. La lourdeur de leur cursus ne leur permet normalement pas de mener de front études et travail à temps plein, la plupart d’entre eux consacrant plutôt leur fin de journée, leur samedi et leurs vacances à la pratique officinale.
Pour trouver une officine où travailler, l’étudiant peut directement frapper à la porte des pharmacies ou se renseigner auprès des corporations étudiantes. Particulièrement dynamiques, celles-ci mettent à disposition des annonces d’emploi pour étudiants en pharmacie que les titulaires d’officine leur font parvenir.
Annonces.
« Une quinzaine de pharmaciens passent régulièrement par nos services. Leurs annonces paraissent sur trois panneaux d’affichage situés dans le hall de la faculté, dans et devant le local de la corpo, sur notre site Internet et dans notre mensuel « Le Potard ». Les titulaires faisant appel à nous sont souvent des anciens de la corpo ; ils savent que proposer un travail pendant l’été peut toujours rendre service à un étudiant », indique Caroline Bonné, membre de l’Association amicale des étudiants en pharmacie de Montpellier (AAEPM) et ancienne vice-présidente chargée des partenariats l’an dernier, donc en charge du forum des carrières en pharmacie qui s’est déroulé en octobre dernier. Selon la jeune femme, peu d’étudiants travaillent en officine avant la 5e année, car l’emploi du temps est dense, mais quelques-uns commencent dès que possible à travailler le samedi et pendant l’été.
À l’AAEPS (Association amicale des étudiants en pharmacie de Strasbourg), les annonces sont déposées par les pharmaciens titulaires directement sur le site ou par le biais d’un e-mail et rapidement publiées par le webmaster. Elles sont également affichées. « Nous recevons une vingtaine d’annonces par an. Les officines de notre région sont très demandeuses, les étudiants n’ont aucun mal à trouver du travail en poussant la porte des pharmacies. Selon moi, plus de la moitié des étudiants en pharmacie travaillent en officine pendant leurs études. Comme tout le monde, nous avons besoin d’argent mais surtout, nous apprenons beaucoup de choses à l’officine que nous n’apprenons pas à la fac », souligne Matthieu Fohrer, président nouvellement élu de la corpo strasbourgeoise.
Avenir professionnel.
En revanche, l’Association des étudiants en pharmacie de Châtenay-Malabry centralise les annonces dans le couloir des associations de la faculté et sur son site Internet, un service payant pour les employeurs. « Nous avons en permanence entre 20 et 30 annonces, c’est un service qui fonctionne bien. Pour les étudiants, il est facile de trouver un emploi, en particulier pour ceux qui ont déjà un peu d’expérience. C’est intéressant pour l’étudiant qui apprend à dispenser des médicaments, à conseiller, c’est l’application de ce qu’il apprend à la faculté », note Martin Eblé, membre de l’AEPCM et étudiant de 4e année.
La plupart des associations étudiantes proposent ce service d’annonces pour aider les étudiants dans leur recherche ; elles sont aussi nombreuses à envisager l’avenir professionnel des pharmaciens en devenir. C’est dans ce cadre qu’est organisé chaque année le Forum des carrières par l’association montpelliéraine. « Il rassemble les étudiants de la 2e à la 6e année, il est particulièrement intéressant pour les 5e année qui doivent faire un choix entre l’internat, l’officine et l’industrie. Le forum dure un ou deux jours en fonction du créneau mis à disposition par la faculté. Nous aimerions le rendre incontournable mais c’est difficile car les cours continuent pendant sa tenue, les élèves ne peuvent donc pas assister à certains événements », regrette Caroline Bonné.
Gestion d’officine.
La formule comprend des simulations à l’entretien d’embauche. Les étudiants viennent avec CV et lettre de motivation et sont reçus par des représentants de ressources humaines issus de laboratoires pharmaceutiques. C’est l’occasion de faire le point sur leur présentation, la façon d’aborder l’entretien, mais aussi de revoir certains points du CV et de la lettre d’accompagnement. Des stands sont tenus par des laboratoires, des mutuelles, des écoles de commerce, le Vidal, etc. Les étudiants peuvent ainsi s’informer facilement auprès de chacun. « Nous n’avons pas eu de stands représentant les officinaux, mais des conférences ciblées, notamment celle sur l’avenir de l’officine, en présence de la présidente du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (CROP) de l’Hérault, des représentants de syndicats d’officinaux et le directeur de l’OCP », ajoute la future pharmacienne. Par ailleurs, une demi-journée a été consacrée à une série de trois conférences, chacune dédiée à l’un des trois secteurs de la pharmacie. La conférence officine a fait intervenir la présidente du CROP de l’Hérault à nouveau, des pharmaciens titulaires et des écoles de commerce, afin de présenter et expliquer la gestion d’officine.
« Une pharmacie virtuelle est installée au sein de la faculté, afin de détailler des cas pratiques. Nous l’utilisons pendant le forum pour y proposer un cours de gestion de l’officine. »
Promotion auprès des lycéens.
L’AAEPM est à ce point investie dans l’avenir de la pharmacie qu’elle fait elle-même la promotion des études de pharmacie auprès des lycéens de la région et certains de ses membres font la visite guidée de la faculté.
L’Association de liaison étudiants-entreprises pharma Paris V (ALEE), est orientée vers l’industrie et organise aussi un forum des professions pharmaceutiques sur une journée, avec des simulations d’entretiens d’embauche et des conférences. « Pour la première fois l’an dernier, nous avons clôturé le forum par un cocktail dans un restaurant où les exposants, les conférenciers, de jeunes pharmaciens et les étudiants étaient conviés. Cette initiative a permis de créer de nouveaux liens », précise Anne-Gaëlle Dosne, présidente de l’ALEE.
À Châtenay-Malabry, les étudiants de l’APIEP (association pour la promotion de l’industrie auprès des étudiants en pharmacie) organisent un forum de l’industrie, laissant à leurs homologues de Paris V le soin de mettre sur pied un forum de l’officine. « Nous recevons principalement des laboratoires et des écoles de commerce. C’est l’occasion pour beaucoup de décrocher un stage », souligne Martin Eblé.
Enfin les étudiants en pharmacie peuvent consulter les annonces d’emploi sur le site Internet de l’ANEPF. L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France permet aux étudiants en recherche d’emploi et aux pharmaciens qui recrutent d’y laisser une annonce validée par un membre de l’ANEPF.
Négocier son salaire.
« Les étudiants sont rémunérés en fonction de leur nombre d’heures de pratique officinale, étant entendu que seuls les étudiants inscrits en 3e, 4e, 5e ou 6e année d’études peuvent passer derrière le comptoir. Avant l’inscription en 3e année, ils peuvent travailler en officine mais sans délivrer de médicaments, ils sont donc plutôt assimilés à des rayonnistes », précise Mickaël Groult, président de l’ANEPF.
Quant à la rémunération, le coefficient est de 230 lorsque la pratique officinale est inférieure à 350 heures, soit 9,21 euros de l’heure, et de 300 pour un nombre d’heures supérieur à 350 heures, soit 12,02 euros de l’heure. Pour les étudiants ayant validé leur 5e année en vue du diplôme d’État de Docteur en pharmacie et le stage de 6 mois de pratique professionnelle, il est possible de faire des remplacements de titulaire. Dans ce cas, le coefficient est de 330, soit 13,22 euros de l’heure. « Cette grille pose une base minimale, libre à chaque étudiant de négocier son salaire. Quant aux heures effectuées, tout doit être noté dans le carnet d’activités professionnelles remis par le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens », remarque Mickaël Groult.
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