LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- La mauvaise économie explique-t-elle l’augmentation du chômage des adjoints ces dernières années ?
Philippe Becker.- Principalement oui, l’économie de la pharmacie est beaucoup moins dynamique qu’elle a pu être à une époque. La rentabilité ne s’est pas forcément dégradée car le générique a compensé. Mais psychologiquement, les pharmaciens vivent mal la baisse de leur chiffre d’affaires. De plus, cette baisse a pour conséquence de faire stagner de plus en plus d’officines en dessous du seuil de 1,3 million d’euros, seuil assorti de l’obligation d’embaucher un pharmacien supplémentaire. Cette stagnation de l’activité a un impact assez significatif sur les besoins. Et aujourd’hui, un titulaire préférera à coût identique prendre un préparateur expérimenté qu’un adjoint.
Quels autres phénomènes interviennent dans cette baisse de l’emploi ?
Après cet effet de seuil que j’évoquais, c’est notamment l’association de plusieurs pharmaciens qui impacte l’emploi des adjoints. Quand on arrive avec deux diplômes, l’emploi obligatoire d’un pharmacien adjoint passe alors à 2,6 millions. Le phénomène de l’association contribue donc mécaniquement à la réduction du nombre de postes d’adjoints. Enfin, la baisse du nombre de pharmacies pèse sur les chiffres du chômage. Environ une centaine chaque année ferment leurs portes, soit presque 500 officines en seulement 5 ans.
Peut-on espérer une amélioration à l’avenir ?
Pas à court et moyen terme. En France, le domaine de la santé a représenté un beau gâteau durant 40 ou 50 ans. Une époque désormais révolue. Nous sommes dans une phase de réduction des coûts de santé au niveau des hôpitaux, du médicament, afin de tenter d’assainir les comptes de la nation. Néanmoins, une fois dépassée cette période de restriction, je suis optimiste sur la situation des médecins et des pharmaciens qui se verront proposer de nouveaux défis. Notamment car la génération du papy-boom, âgée de 60-70 ans aujourd’hui, aura bientôt des besoins de santé et d’assistance importants.
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