LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Lorsque l’officine est reprise par des titulaires associés, le poste d’adjoint est alors plus directement menacé, eu égard au nombre de pharmaciens exigé selon le chiffre d’affaires. Quels sont les droits et devoirs des nouveaux titulaires à l’égard de ces salariés ?
PHILIPPE BECKER.- Il peut y avoir des situations où l’arrivée de nouveaux associés fragilise la position d’un adjoint qui va se trouver en surnombre. Cela ne signifie nullement que les nouveaux titulaires vont pouvoir tout se permettre. Pour se séparer de l’adjoint, ils devront être capables de démontrer par exemple que, faute de la suppression de ce poste, l’entreprise risque une défaillance financière qui peut aller jusqu’au dépôt de bilan. Cette preuve n’est pas toujours facile à faire lorsque l’adjoint conteste la motivation du licenciement.
Pour l’adjoint qui souhaite quitter l’entreprise à la suite d’une cession, quelles sont ses possibilités pour le faire ?
Il y a parfois un effet d’opportunité : l’adjoint a le sentiment qu’il est de trop et le sentiment est partagé par le ou les nouveaux titulaires. Cette situation est le terrain idéal pour la conclusion d’une rupture conventionnelle qui est une nouvelle façon de rompre le contrat de travail à l’amiable. Ce mode de séparation a beaucoup de succès car si la procédure est menée sérieusement, avec le souci de respecter le consentement éclairé du salarié, le risque de contentieux est très faible. Dans cette hypothèse, le salarié perçoit une indemnité a minima, fixée par un barème, mais il peut négocier plus pour signer.
Après une cession, quels sont les recours des adjoints qui voient leurs missions profondément modifiées ?
Si le titulaire doit respecter le contenu des contrats de travail qui lient les salariés à l’officine, il peut néanmoins définir de nouveau schémas organisationnels, une nouvelle stratégie, et, donc, modifier le rôle de chacun au sein de l’officine. Dans un tel contexte l’adjoint déçu est souvent obligé de se soumettre ou de se démettre. Parfois l’adjoint avait caressé le rêve de rependre lui-même l’officine et, faute de fonds, il n’a pu le faire. La chute est encore plus dure… Là encore, la rupture conventionnelle peut être envisagée pour éviter une situation de blocage qui pénalisera à terme l’employeur et l’adjoint.
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