PARMI toutes les professions libérales de santé (PLS), les pharmaciens font partie de ceux qui ont l’opinion la plus négative quant à la situation de leur profession : ils notent cette situation à hauteur de 4,2 sur 10, contre 4,8 en moyenne pour l’ensemble des autres professions. Leur appréciation de l’avenir est relativement moins négative, mais ils font partie, avec les biologistes, de ceux qui recommanderaient le moins à un jeune l’exercice de la profession (33 % le recommanderaient, contre 47 % en moyenne chez les autres PLS).
Ce moral en berne, selon l’Observatoire de CMV Médiforce, s’explique par de nombreuses sources de préoccupation, notamment la diminution du nombre de médecins (à 65 %) et la désertification médicale (à 62 %). Mais plus de la moitié des pharmaciens (57 %) se disent également très préoccupés par la concurrence d’Internet et – possiblement – des grandes surfaces, ou encore par la concurrence des médicaments achetés à l’étranger.
Toutefois, les contraintes administratives semblent les préoccuper moins fortement que la moyenne des autres professions (à 45 % au lieu de 74 %), ainsi que les charges ou la fiscalité (67 % au lieu de 80 %). Comme si, note l’Observatoire, ils avaient « digéré » ces évolutions plus vite que les autres professions.
Il reste que ces menaces ont une traduction concrète pour les pharmaciens : 62 % d’entre eux estiment que leurs revenus sont en baisse. Les autres professionnels de santé ne sont que 47 % à avoir cette opinion.
La volonté de s’adapter.
Bien entendu, les pharmaciens sont également les plus nombreux à s’opposer à l’ouverture du capital des SEL d’officine à des investisseurs non-pharmaciens (à 97 %), et à refuser la fin du monopole pour les médicaments à prescription facultative (à 99 %…).
Mais ce qui différencie les officinaux des autres PLS, selon cette étude, c’est sans doute leur capacité à s’adapter aux nouvelles demandes des patients. Par exemple, en ce qui concerne l’information de ces patients, les pharmaciens sont les seuls à être de plus en plus nombreux à considérer que l’impact d’Internet sur cette information est plutôt positif (à 51 %). Surtout, quand on les interroge sur le phénomène de report des dépenses de santé des patients pour des raisons économiques, ils sont 93 % à déclarer s’adapter à cette situation.
Ainsi, face à des patients mieux informés et davantage contraints par les prix, les pharmaciens indiquent, à 44 %, apporter un conseil personnalisé, et pour 30 % d’entre eux à adopter un esprit plus « marketing ». Une politique de prix adaptée aux nouvelles demandes des patients n’arrive pour sa part qu’en troisième position (27 %)…
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