Évolutions du métier obligent, les groupements se trouvent à l’étroit dans leurs centrales d’achat pharmaceutique (CAP) ou dans leurs structures de regroupement à l’achat (SRA). « Nous voulons aujourd’hui aller au-delà des simples négociations avec les laboratoires. Car si elles restent notre ADN, elles ne suffisent plus », constate Bruno Soufflet, président de Mutualpharm. Avec quatre autres groupements, Cap Unipharm, Excel Pharma, Pharmacyal et PUC PACA, il a présidé à la création d’Agir* Pharma SAS, une nouvelle société de courtage en pharmacie.
Ce statut, apparu en 2013 dans le paysage pharmaceutique français, et jusqu’à présent essentiellement réservé aux fonctions d'achat, permet d’offrir aux adhérents et actionnaires des groupements tous les services du courtage traditionnel. Il ouvre également la voie à la mutualisation d’autres fonctions : cartes de fidélité, certification, gamme MDD, et même le dépistage du diabète ou du cholestérol. Le courtage, souligne Bruno Soufflet, permet de décliner les services à l’infini, comme l’accès à un comité d’entreprise, l’équipement en écrans, les sites Internet, mais aussi les outils digitaux, applis, click & collect et, prochainement, les équipements de téléconsultation.
Au sein d'Agir Pharma SAS, chaque groupement gardera son identité régionale tout en bénéficiant via cette société de courtage d’une force de frappe nationale. « L’objectif de cette nouvelle société est de replacer le pharmacien dans son cœur de métier », décrit Bruno Soufflet, qui insiste sur la cohésion nécessaire entre les 500 pharmaciens adhérents aux cinq groupements. Si, aujourd’hui, le nombre pèse indéniablement lors des négociations avec les laboratoires, il n’en reste pas moins qu’une masse critique, que Bruno Soufflet situe à 1 000 pharmacies couvrant l’ensemble du territoire, serait idéale.
Les fondateurs d'Agir Pharma SAS invitent, par conséquent, d'autres groupements régionaux à les rejoindre. Le président de Mutualpharm espère que ce nouveau modèle de coopération séduira ses confrères. Ceci d'autant plus que grands bouleversements devraient d'ailleurs intervenir dans les prochaines années, puisque, prédit-il, « les GIE ne passeront pas le cap de la sérialisation, tandis que certaines pratiques, dont la rétrocession – interdite —, seront appelées à disparaître ».
*Association des groupements indépendants régionaux.
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