Invités par Giphar à présenter leurs solutions face à la situation économique difficile de l’officine, les trois syndicats représentatifs de pharmaciens ont confronté leur point de vue. Bien qu’ils affirment être d’accord « sur la majorité des sujets », l’entente reste difficile dès lors qu’ils abordent la question de la rémunération. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) reproche à la nouvelle rémunération mixte de ne pas compenser les fortes baisses de prix, rappelant qu’il a toujours refusé l’idée d’un honoraire à la boîte et prôné un paiement à l’ordonnance. De même, il conteste l’idée de l’honoraire pour les ordonnances complexes car la rationalisation recherchée des prescriptions vise à réduire le nombre de lignes. D’accord avec l’USPO, le président de l’Union nationale des pharmacies de France, Jean-Luc Fournival, espère que les trois syndicats arriveront « à s’entendre pour redresser la situation car cet honoraire à la boîte ne répond pas à la situation économique des officines aujourd’hui ». Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) – seul organisme signataire de la Convention sur l’honoraire avec l’État – rappelle pour sa part qu’un passage direct à l’honoraire à l’ordonnance aurait fortement déstabilisé le réseau officinal, et que cet honoraire n’a pas été écarté mais repoussé pour commencer par un honoraire à la boîte progressif. « Si nous n’avions rien fait, le réseau serait aujourd’hui amputé de 40 à 50 millions d’euros, 100 millions d’euros à la fin de l’année. Le système mis en place compense donc les baisses subies, mais pas suffisamment. Il faut aller vers l’honoraire à l’ordonnance et nous y allons. »
Dans la salle, les pharmaciens ont regretté l’absence de consensus des syndicats face aux attaques contre la profession. Si Philippe Gaertner souhaite poursuivre le chemin commencé avec l’honoraire à la boîte – dont le passage de 0,80 à 1 euro en 2016 – pour se diriger vers l’honoraire à l’ordonnance, Gilles Bonnefond, lui, veut renégocier pour passer à un honoraire à l’ordonnance progressif, en commençant par les ordonnances inférieures à 15 euros. À quelques semaines des élections aux URPS, les représentants syndicaux ont-ils réussi à convaincre ?
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin