Il sera désormais impossible aux investisseurs non-pharmaciens d’acquérir une officine en Pologne. Ce retour de la pharmacie dans le giron des diplômés signe l’arrêt de la dérégulation sauvage de ce marché après la chute du rideau de fer.
À l’instar de la Hongrie, de la Roumanie et de la Lettonie, la Pologne fait elle aussi marche arrière. Après avoir libéralisé son marché de la pharmacie aux lendemains de l’éclatement du monde communiste, elle rend désormais le réseau officinal aux diplômés accompagné de nombreuses restrictions.
Le projet était dans les cartons depuis plus d'un an. Il a été entériné par un texte de loi voté le 25 juin interdisant désormais à des non-pharmaciens de se porter acquéreurs d’une officine. De même, il n’est plus possible de détenir plus de quatre pharmacies. L’expérience de la libéralisation du marché a fait long feu. Face aux dérives constatées, manque de transparence sur l’identité des actionnaires d’une pharmacie, intrusion de capitaux étrangers, distorsions géographiques provoquées par la mise en place des chaînes…, l’insistance de l’Ordre des pharmaciens polonais a fini par payer.
Le législateur tient désormais à encadrer ce marché de 15 000 pharmacies pour 35 millions d’habitants, dont 35 % sont détenues par des chaînes. Outre les nouvelles règles de propriété, il énonce un numerus clausus à l’installation d’une pharmacie pour 3 000 habitants avec une distance minimale de 500 mètres entre chaque pharmacie.
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