Le quotidien du pharmacien. - Les renégociations de crédit sont-elles fréquentes ?
Michel Watrelos. - Oui, j’en vois beaucoup, et pour différentes catégories d’officines. Souvent, il s’agit de pharmacies qui ont des difficultés de trésorerie et qui cherchent à alléger leurs charges. Il peut s’agir aussi de pharmacies ayant simplement emprunté à un taux plus élevé dans le passé, mais ce cas de figure est plus rare, puisque plus l’emprunt est ancien, et moins il est intéressant de le renégocier.
Dans tous les cas, pour mener à bien la renégociation, il faut faire jouer la concurrence entre les établissements bancaires, mais en privilégiant ceux qui connaissent bien la pharmacie. Il faut savoir aussi que certains d’entre eux n’acceptent pas les « petits » dossiers, c’est-à-dire ceux des officines de petite taille. Il est toujours plus facile de renégocier l’emprunt si l’officine réalise deux millions d’euros de chiffre d’affaires que si elle en fait moins d’un million !
Attention par ailleurs : la renégociation prend du temps, au moins deux mois en général.
Un détail aussi : il faut exiger de la banque le contrat de prêt définitif, et ne pas se contenter du tableau d’amortissement. C’est sur le contrat de prêt que sont indiquées les pénalités de remboursement anticipé.
Sur quels éléments porte la renégociation ?
Quand on renégocie avec la banque le prêt bancaire principal qui a servi à l’acquisition, on en profite souvent pour restructurer toutes les dettes à court terme : le crédit travaux, les retards fournisseurs, le découvert bancaire, par exemple. Il s’agit donc dans ce cas de consolider la trésorerie et le besoin en fonds de roulement. Si l’officine est exploitée sous forme de société, on peut par ailleurs rembourser les comptes courants, qui seront affectés en tout ou partie aux emprunts ou à la trésorerie.
Il faut rappeler à cet égard qu’une trésorerie d’officine doit représenter en moyenne un mois à un mois et demi d’achats TTC.
Les conditions de l’emprunt sont-elles très modifiées quand il est renégocié ?
Oui. D’abord, en général, on passe d’une durée moyenne de douze ans à une durée de dix ans, ou même plus courte. Ensuite, il faut souvent accepter de payer les indemnités de remboursement anticipé.
Enfin, les garanties demandées par la banque peuvent changer. Certains banquiers souhaitent ajouter notamment une hypothèque sur les biens immobiliers de l’acquéreur. Mais il faut toujours essayer de limiter les garanties dans le temps et dans leur montant. Cela vaut surtout pour le cautionnement personnel. Il vaut mieux accorder des garanties limitées à la banque et accepter un taux d’emprunt un peu plus élevé, plutôt que le contraire.
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