TOUTE CHOSE se prépare. Surtout un départ à la retraite ! Pour les pharmaciens titulaires, le problème est d’autant plus aigu qu’ils se retrouvent du jour au lendemain avec un patrimoine issu de la vente de leur officine, qu’il faudra alors placer le plus judicieusement possible. « Les nouveaux retraités ont aussi tout un tas de paperasseries à remplir… Ce qui fait que, la première année de la cessation d’activité, on ne voit guère de pharmaciens dans notre association ! », s’exclame Lucien Gauché, président de l’Association nationale des pharmaciens retraités (ANPR) pour la région Rhône-Alpes.
Gérer son patrimoine.
La première préoccupation des pharmaciens retraités sera de gérer au mieux leur patrimoine. Une fois qu’ils ont cessé leur activité, les pharmaciens touchent leur retraite, à laquelle s’ajoute, pour les titulaires, le capital provenant de la vente de l’officine. Un capital qui, malheureusement, s’amenuise d’années en années. « Aujourd’hui, on peut vendre un fond de commerce à bien moins de 80 % de son chiffre d’affaires, alors qu’il y a plus d’une dizaine d’années, celui-ci se vendait plus de 100 % ! », évoque Lucien Gauché. Pour le pharmacien qui part à la retraite, il est important de prévoir son avenir financier, en plaçant le plus judicieusement possible cette somme d’argent. « Pour cela, mieux vaux se rapprocher d’un conseiller en patrimoine », poursuit Lucien Gauché, qui préconise de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. « Un peu d’obligation, un peu d’actions, un peu d’immobilier… telles sont les clés du succès », affirme-t-il. Ensuite, il est judicieux d’opter pour une gestion évolutive - et non figée - en fonction des éléments financiers du marché. D’où l’importance de choisir un bon gestionnaire. Par ailleurs, beaucoup de pharmaciens profitent de leur mise à la retraite pour transmettre une patrie de leur patrimoine à leur famille, via des donations.
Le socle familial.
Une fois ces préoccupations patrimoniales réglées, c’est alors le moment de penser un peu à soi. Ou plutôt à sa famille. En effet, dans la grande majorité des cas, les pharmaciens prennent à cœur leur rôle de grands-parents. « Les activités familiales tiennent une place majeure dans leur vie », confirme Lucien Gauché. Beaucoup de pharmaciens ont d’ailleurs des résidences secondaires - à la mer, à la montagne ou à la campagne - qui sont dédiées aux réunions et vacances familiales. « C’est pour cela que les voyages organisés par l’ANPR ne se déroulent jamais durant les vacances scolaires ! », remarque le président de l’association en Rhône-Alpes.
Voyages et culture.
Hormis les activités familiales, les pharmaciens profitent du moment de la retraite pour voyager ou se cultiver. « Même si, aujourd’hui, ils font de plus en plus attention à leur budget, qui s’est en effet réduit au fil des années », remarque l’ancien titulaire. Aussi, la retraite est le bon moment pour croquer la vie à pleines dents : sachant qu’avec l’âge, on prend souvent du plaisir à bien manger et à profiter de moments de convivialité. Des moments inestimables et enrichissants dont il ne faut pas se priver : « la retraite n’est pas faite pour rester dans son fauteuil et sombrer dans l’inactivité », martèle Lucien Gauché.
C’est aussi pour cela que des associations telles que l’ANPR existent : « elles permettent aux pharmaciens retraités de garder un lien social, de recevoir le journal de l’association, de participer à des repas, à des voyages en France, en Europe ou dans le monde… Ou encore de discuter, de se donner des tuyaux : souvent des conseils de santé, orienter un ami vers un bon chirurgien, etc. », détaille-t-il.
Le sport à ne pas négliger.
Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à se lancer ou poursuivre la pratique d’une activité sportive. « C’est primordial pour rester en bonne santé. La natation, la marche, le vélo, sont des activités sportives très adaptées aux seniors, car très compatibles au niveau musculaire et cardiologique avec l’avancée en âge », recommande Lucien Gauché.
Le président régional n’a d’ailleurs pas omis le versant sportif dans sa vie de retraité. C’est même « pour le sport » que Lucien Gauché s’est mis à la retraite dès 60 ans. « Mon projet était alors de reprendre la natation au niveau international », expose ce confrère. Un pari réussi puisqu’il accumule désormais, dans la catégorie Master, deux titres de champion du monde de dos crawlé, cinq titres de vice-champion du monde, et une quarantaine de titres de champion de France ! (voir encadré).
Point final pour la vie officinale.
En revanche, la vie officinale semble être un piètre centre d’intérêt pour la majorité pharmaciens retraités. « La plupart de nos membres ne veulent plus entendre parler de la profession. Ils n’ont pas gardé la passion de leur ancien métier. Pourtant, il serait important de s’y intéresser encore, même a minima », regrette Lucien Gauché, qui indique que « c’est pour cette raison que, lors du traditionnel voyage de l’ANPR Rhône-Alpes à Paris, il est prévu cette année la visite du musée de l’Ordre national des pharmaciens ! ». Les quelques officinaux qui n’ont pas coupé avec le monde de la santé se sont investis dans l’humanitaire ou en tant que bénévole pour des associations. Plus atypique, un des membres de l’ANPR Rhône-Alpes, Marc Vidal, est expert en botanique et mycologie. « Chaque année, il organise dans notre région une exposition sur les champignons. Et lors de nos randonnées pédestres, c’est un réel plaisir de l’écouter nous détailler les plantes et les champignons que nous croisons », s’enthousiasme Lucien Gauché.
D’autres pharmaciens ont choisi de s’investir dans des passions plus éloignées de la pharmacie. Ainsi, à l’ANPR Rhône-Alpes, le délégué de la Haute-Savoie fait partie d’une troupe de théâtre, deux adhérentes peignent, dont l’une expose. Le trésorier, Max Jannot, fut maire d’Ayme (Savoie), conseiller général et l’un des créateurs de la station de La Plagne. Enfin le vice-Président, Jean Woessner, vient d’écrire un livre publié aux éditions Saint Martin : « Marie des Écureuils ». Comme quoi, la pharmacie mène à tout !
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