Beaucoup de Français et notamment des médecins se souviennent encore d’une publicité des années 1970 où l’on voyait un banquier nous dire?: « Votre argent nous intéresse. » En 2011, les banques ne l’affichent pas de façon aussi nette mais elles ont encore et toujours besoin de notre argent?!
Une des principales raisons, sinon la seul, c’est le durcissement des ratios de gestion que les établissements bancaires devront respecter à partir de 2015.
Ces ratios, imposés par le régulateur international qu’est le Comité de Bâle, vont obliger les banques à détenir plus d’actifs immédiatement disponibles que par le passé. C’est ce nouveau cadre réglementaire qui est au centre des débats, lorsque l’on on évoque les nouvelles règles imposées par «?Bâle?3?». Il faut donc aux banquiers alimenter au plus vite leur poste « liquidités » grâce notamment aux propositions de taux attractifs qui vous sont adressées.
Faut-il en profiter ?
Les médecins doivent prendre en compte cette réalité et profiter de cette «?guerre?» des dépôts ? Si vous avez des liquidités à placer, pourquoi pas ! Vous ne serez pas le premier à effectuer un arbitrage entre vos placements, c’est d’ailleurs l’une des raisons de la baisse de collecte sur les contrats d’assurance-vie.
Ainsi s’explique en grande partie la contre-attaque actuelle de certains assureurs – comme la Mutuelle d’assurances du corps de santé français (MACSF) – qui proposent des frais de versement réduit sur les contrats, pendant une période limitée.
Toutefois, avant de verser les fonds sur un de ces super-livrets, il est indispensable de vérifier avec attention que le taux net servi (ce sont des taux avant impôts qui sont annoncés) ne sera pas, en fin de compte, inférieur au taux d’un livret réglementé.
De nombreuses banques proposent de doubler sur ces contrats le plafond autorisé sur un Livret A ou un Livret de développement durable (ex-Codevi). Et comme il est fort probable que les taux nets servis soient relevés par les pouvoirs publics à compter du 1er août prochain, un aller-retour ne se justifie peut-être pas, surtout qu’il ne faut pas oublier la méthode de décompte des intérêts.
En effet, point important à vérifier, comment sont calculés les intérêts servis. En règle générale, le décompte utilise la même méthode de calcul que celle des livrets réglementés, à savoir la règle des quinzaines. Ne sont pris en compte que les soldes au 1er et au 15 du mois donc si vous réalisez un transfert d’un livret à un autre livret, vous perdrez deux fois 15 jours de rémunération d’un côté ou de l’autre. Mieux vaut donc alimenter un super-livret par de l’argent qui était jusqu’alors non rémunéré.
Des promotions limitées dans le temps.
Autre conseil : n’oubliez pas de lire ce qui est écrit en petits caractères sur la publicité ou les documents joints, à savoir la durée de la promotion. Elle est dans tous les cas limitée dans le temps, trois mois le plus souvent, et une fois l’argent déposé sur le livret concerné, la banque espère que le client l’y laissera au-delà de cette limite. Dans ce cas de figure, sa rémunération retombera aux niveaux habituels et sera donc beaucoup moins intéressante.
Autre point à ne pas négliger, les conditions pour en bénéficier?– souvent il faut ouvrir dans le même temps un compte ordinaire?– et le coût des retraits. Certaines banques font en effet payer le retrait des fonds déposés. Il faut y prêter attention.
Une fois ces vérifications effectuées, pourquoi pas se laisser tenter : si vous pensez pouvoir améliorer nettement la rentabilité de vos avoirs, pourquoi ne pas profiter de ces taux attractifs en sachant que, bien entendu, plus la somme est importante, plus cela vaut la peine. Mais la plus grande attention est de rigueur.
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