S’il veut briser l’excès de réglementation qui brime l’initiative des médecins sur le terrain et l’activité des cliniques privées, François Fillon se veut en revanche moins libéral pour la pharmacie. Le candidat déclaré à la primaire à droite s’affirme en défenseur du monopole officinal et se dit « réticent à l’ouverture du capital ». « Il est important qu’il y ait une persistance de l’activité indépendante des réseaux de proximité dont fait partie la pharmacie », assène l’ancien Premier ministre, qui confirme son opposition à la vente de médicaments en GMS.
Bernard Accoyer, soutien de François Fillon, précise que « le maillage officinal est le dernier atout d’une présence territoriale dense et de la présence d’un professionnel de santé ». « L’automédication, souvent négligée par nos politiques, alors que de nombreux autres pays y ont recours, doit trouver sa place. Le conseil du pharmacien dans ce domaine peut permettre d’épargner de nombreuses consultations », poursuit l’ancien président de l’Assemblée nationale. Interrogé sur la vaccination à l’officine, Bernard Accoyer estime que cette question devra être débattue entre professionnels de santé.
Plus généralement, le projet de santé proposé par François Fillon en vue de la présidentielle de 2017 repose sur l’idée de redonner de l’autonomie à des acteurs de santé asphyxiés par la bureaucratie. Il s’agit aussi de mettre les patients face à leurs responsabilités tout en leur donnant la liberté de choix. L’ancien Premier ministre, qui avait porté la loi HPST, regrette aujourd’hui la mise en œuvre des agences régionales de santé (ARS) guidée par « une intervention administrative tatillonne ». Cependant, une fois élu, il envisage de créer un nouveau degré de pilotage de la politique de santé qui serait confié à un établissement public administratif, l’Agence nationale de santé (ANS), au sein de laquelle les professionnels de santé publics et privés seraient représentés.
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