LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quel est l’intérêt de la SPFPL pour un pharmacien qui souhaite racheter une officine ?
FRANÇOIS GILLOT.- Il est surtout fiscal, c’est-à-dire de pouvoir rembourser l’emprunt souscrit par la holding avec des bénéfices exonérés d’impôt. En effet, les dividendes de la SEL qui remontent dans la société holding ne sont pas soumis à l’impôt sur les sociétés, sauf pour une quote-part de frais et charges égale à 5 %. Au contraire, quand un pharmacien achète personnellement des parts de société, il rembourse l’emprunt avec sa rémunération, qui est soumise en totalité à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales. La différence est considérable.
L’intégration des adjoints salariés au capital des SPFPL est-elle une bonne idée ?
C’est un principe intéressant et en quelque sorte participatif, qui peut rapprocher les adjoints et les titulaires, mais qui rencontre aujourd’hui peu de succès dans les officines, et qui est difficile à mettre en pratique. Le plus souvent, l’installation de l’adjoint avec l’aide du titulaire se fait par croissance externe, avec une prise de participation dans une autre pharmacie. En outre, la distribution de dividendes à l’adjoint associé dans la SPFPL risque d’être insuffisante - surtout si l’officine est endettée - pour que cet adjoint ait les moyens de racheter ensuite l’officine. Mais cette disposition peut se rencontrer, par exemple, dans le cadre d’une aide familiale, lorsqu’un parent pharmacien veut aider son enfant à s’installer.
Faut-il prendre des précautions particulières lors de l’achat des parts ?
Quand on acquiert des parts de société telle qu’une SEL, on reprend l’ensemble de l’entreprise, et donc l’actif et le passif. C’est pourquoi il faut être particulièrement vigilant quant aux dettes de la société, qui peuvent ne pas être apparentes. En général, il est fortement conseillé de prévoir dans l’acte de cession une clause de garantie de passif, qui sécurisera la transaction et permettra de se prémunir d’un passif occulte. Il faut vérifier également certains éléments de l’actif supplémentaire, c’est-à-dire les créances clients, afin de s’assurer que c’est bien un actif que l’on va recouvrer, et qu’il n’y a pas eu, notamment, des provisions pour dépréciation des créances clients.
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