En langage marketing, on parle de flagship store. Il s’agit, pour une marque connue et reconnue, d’ouvrir un magasin en son nom propre, proposant uniquement ses produits, et dont le concept décline ses valeurs. Une sorte de vitrine de la marque, emblématique, matérialisant son territoire, ses missions, son image et permettant de nouer une nouvelle relation plus réelle avec ses clients.
C’est en tout cas de cette façon que le groupe Zur Rose a choisi de présenter son investissement aussi soudain qu’étonnant dans une pharmacie physique. Cette entreprise suisse, leader de la vente en ligne de médicaments en Suisse, en Allemagne et en Autriche (via ses filiales VfG et DocMorris), qui a vu le jour en 1993, est donc un pure (et dur) player. Jusqu’à maintenant.
Mardi 10 novembre, le directeur général Walter Oberhänsli annonce, telle une évidence, que le groupe va ouvrir sa première pharmacie physique à la gare de Berne en août 2016, « une étape logique de la stratégie omnicanale de Zur Rose ». Si l’antériorité de la marque et son image auprès des Helvètes confortent ce développement, la stratégie repose également sur des éléments moins positifs.
L’entreprise doit trouver de nouveaux relais de croissance. Au premier semestre 2015, elle a enregistré une perte de revenus de 2 millions de francs suisses (environ 1,8 million d’euros). Un bonheur n’arrivant jamais seul, le Tribunal fédéral suisse a rappelé, le 29 septembre dernier, que la vente de médicaments par correspondance était interdite en Suisse et, à ce titre, que la vente en ligne devait se soumettre à cette règle.
Il estime que les exceptions doivent être restreintes et supposent obligatoirement une ordonnance, y compris pour les médicaments de prescription facultative. Les juges ont donc annulé l’autorisation des autorités cantonales de Thurgovie à Zur Rose, et souligné que le modèle de Zur Rose ne garantit pas le respect des dispositions fédérales relatives à la prescription et à la remise de médicaments.
Avoir une pharmacie de briques et de mortier serait donc sa planche de salut. Ses pharmaciens seront en contact direct avec les patients et la vente en ligne de médicaments pourrait continuer si les produits sont à retirer dans la pharmacie en question. Le fameux click & collect. Zur Rose affirme qu’il offrira les mêmes conditions tarifaires sans sa pharmacie physique qu’en ligne et espère ainsi « participer à la baisse des coûts de santé ».
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