Désireux de favoriser la vente en ligne de médicament pour faire baisser les prix, le gouvernement a reçu le 16 avril les représentants de la profession.
Le Premier ministre l’avait annoncé le 5 mars dernier, les règles de la vente en ligne de médicament doivent être assouplies afin d’accroître la concurrence entre les pharmacies, et par conséquent d’infléchir les prix (voir article « abonné »). Les syndicats, les représentants de l’Ordre et des étudiants ont été reçus mardi 16 avril au ministère de la Santé pour débattre de ces modifications substantielles au Code de la santé publique.
Un premier assouplissement devrait intervenir dans les modalités d’autorisation des sites de vente en ligne qui sera transformée en déclaration formelle par le pharmacien. Des contrôles de l’agence régionale de santé (ARS) pourront être effectués a posteriori sur la conformité du site et le respect des bonnes pratiques. Si les représentants de la profession ont approuvé cette avancée, ils se sont prononcés à l’unanimité contre l’autorisation des locaux déportés. Une proposition du gouvernement qui consiste à pratiquer l’expédition des produits à partir de hangars, distincts de la pharmacie physique, pourvu qu’ils soient implantés dans le même département.
Le Premier ministre a aussi évoqué les plateformes, pour permettre aux pharmaciens de se regrouper et mutualiser leur activité de vente sur Internet. Mais Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) est implacable : « Oui à la mutualisation en ce qui concerne la gestion du portail en lui-même, mais il ne faut pas aller plus loin. Le portail ne doit pas déboucher sur une plateforme qui mettrait en place une logistique spécifique à Internet. » « Attention de ne pas prendre en otage, dans ce système, les petites officines qui auront des distorsions entre les prix pratiqués dans le point de vente physique et ceux affichés sur le site », met-il en garde.
Pour parer à toutes dérives, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, a fait une contreproposition au gouvernement. « Elle consiste à reconstituer toute la chaîne de distribution du médicament de manière virtuelle », expose-t-il. Ce dispositif confierait aux grossistes-répartiteurs et aux groupements la mise à disposition sur le site des produits mutualisés. Le pharmacien resterait maître de ses achats, de ses ventes, de sa facturation et du dernier kilomètre, dans la livraison des produits.
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