E-santé

Une gélule thermomètre

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Publié le 14/01/2019

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L'invention a déjà quatre ans, mais ses créateurs sont encore dans l'attente de quelques validations médicales. Leur « bébé », baptisé e-Celsius, n'est pas plus gros qu'une gélule, dont elle emprunte aussi la forme. C'est BodyCap, start-up installée dans le Calvados, qui a mis au point ce drôle de thermomètre gélule à ingérer qui permet de suivre la température du corps à distance. Mais ne vous y trompez pas, malgré les apparences, l'objet n'a rien d'un gadget. Le dispositif, qui ne pèse que 1,7 g, embarque un capteur et dispose d'une mémoire interne. Une fois avalée, la gélule-thermomètre e-Celsius communique toutes les 30 secondes la température de son hôte par radio à un moniteur externe dédié. Elle est éliminée naturellement et a donc une durée opérationnelle correspondant au temps de transit. Côté applications, l'idée n'est pas pour ses inventeurs de remplacer le bon vieux thermomètre domestique, mais plutôt d'offrir les performances d'un monitoring non invasif (contrairement aux sondes de température). L'e-Celsius permet notamment de mesurer la température de patients qui se trouvent en chambre stérile sans entrer en contact avec eux. Ses usages en recherche vétérinaire semblent aussi prometteurs. Un laboratoire australien a ainsi déjà investi dans le dispositif pour mieux comprendre les variations de température des koalas et les aider à supporter les canicules. Mais c'est dans le domaine du sport de compétition que les applications du thermomètre à avaler paraissent les plus avancées. Aux championnats du monde d'athlétisme de Pékin, plusieurs compétiteurs ont déjà testé avec succès le dispositif. La gélule connectée a permis par exemple de peaufiner la préparation à l'effort des marathoniens. Chez ces sportifs, la température corporelle peut dépasser la zone de sécurité située entre 36 et 40 °C. Pouvoir prévoir l'hyperthermie, le malaise, voire le décès, tel est alors l'objectif du dispositif qui, décidément n'a rien d'un gadget.

Didier Doukhan