COMMENT exploiter au mieux les subtilités d’Internet sans tomber dans les sirènes de la vente en ligne ? Telle est la question à laquelle la société Atelier Presse Media (APM), spécialiste de la création de sites de santé, a voulu répondre à la demande du groupement Optipharm. Avec son portail « Pharmofficine », ouvert depuis le 6 janvier, la société met en avant la possibilité pour les patients de réserver leurs médicaments en ligne, qu’ils iront ensuite chercher chez leur pharmacien. L’objectif étant de conduire les patients qui commandent via Internet récupérer les médicaments chez un pharmacien. Ce portail est accessible aux adhérents d’Optipharm, mais aussi à ceux de deux autres groupements qui se sont associés à cette initiative, Apsara et Réseau Santé, soit environ 2 000 pharmacies au total. « Le point commun de ces trois groupements est une vision éthique de l’exercice du métier de pharmacien, d’où leur association dans ce projet, explique Philippe Duperray, directeur associé d’APM, une association facilitée par une grande complémentarité géographique. »
Pharmofficine est surtout destiné à aider les officines qui n’ont pas de site, ou en tout cas pas assez développé, pour leur permettre une meilleure communication avec leurs clients-patients. Une fois la commande passée, un mail arrive directement chez le pharmacien que le client aura choisi (notamment par le biais d’un système de géolocalisation disponible sur le portail). Lequel pharmacien préparera ladite commande. Le cas échéant, si le pharmacien dispose déjà d’un site, fait ou non par APM, la commande basculera directement sur le site en question. Ce système de réservation est disponible uniquement pour les médicaments sans ordonnance, cela va sans dire.
Un refus éthique relatif.
On y verra peut-être un paradoxe, mais APM et Optipharm n’écartent cependant pas complètement la possibilité de vendre en ligne. Leur refus « éthique » se limite aux médicaments. Il y a d’autres catégories très ciblées de produits, qui se prêtent mieux à la vente en ligne, comme tout ce qui concerne l’incontinence, le matériel médical, certaines marques de parapharmacie développées spécifiquement par les groupements, ou encore des produits relatifs au sport… « Des marchés comme ceux de l’incontinence ou du matériel médical échappent largement aux pharmacies », justifie Philippe Duperray. Tout le process se fait dans le cadre du portail, avec notamment la centralisation des commandes sur une plate-forme logistique. Le client peut choisir d’être livré chez lui ou aller chez un pharmacien adhérent. C’est la plate-forme qui fixe les prix de vente, le pharmacien est simplement commissionné sur la vente s’il est intégré dans la boucle. Le catalogue de produits restera volontairement limité, pour l’instant autour de 150 références, dans la mesure où la vente en ligne représente des investissements lourds et une rentabilité aléatoire.
Personnalisation du site.
La vente et la réservation en ligne ne sont bien sûr par les seules possibilités offertes par Pharmofficine qui, comme tout site digne de ce nom, propose différents contenus afin de le rendre vivant et surtout de générer du trafic pour une meilleure identification par les moteurs de recherche. Ces contenus sont proposés selon l’architecture assez sophistiquée de ce portail et des différents sites qui lui sont rattachés. En effet, les adhérents peuvent avoir et ont leur propre site, conçus ou non par APM. Ce dernier peut créer un site pour quelque 500 euros, un montant intéressant – le coût pour la création d’un site étant en général beaucoup plus élevé. Suivant le choix fait par le pharmacien, il disposera d’un contenu régulier pour un abonnement mensuel qui peut aller jusqu’à 60 euros par mois (pour les adhérents Optipharm). Chaque site est personnalisé, par le biais de photos, d’informations propres à l’officine et par le flux d’informations choisi par le pharmacien.
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