Newpharma est un site belge de vente en ligne de médicaments sans ordonnance et de cosmétiques. Avec un chiffre d’affaires estimé à 90 millions d’euros pour l’exercice 2018, dont un tiers vient des ventes réalisées en France, le groupe fait partie des leaders du secteur, avec des concurrents comme DocMorris ou Shop Apotheke. D'inspiration ultralibérale, son PDG et cofondateur Jérôme Gobesso liste les « problèmes » français et la façon dont il en tire bénéfice. « J’adore la France et son côté conservateur, mais vous nous ouvrez le chemin et c’est nous qui prenons les parts de marché », s’amuse-t-il. Car, en tant que groupe belge sans implantation physique en France, il n’est pas tenu de respecter la législation française, particulièrement stricte en matière de vente en ligne de médicaments, mais répond de la législation belge, bien moins drastique. Ce qui lui donne un avantage de taille sur ses concurrents français, par exemple la possibilité de faire de la publicité.
D’après lui, l’un des problèmes français, « est que seuls les pharmaciens peuvent être actionnaires d’une pharmacie », ce qui « empêche la levée de capitaux », ce dont un site Internet ne peut se passer. Aujourd’hui, la direction de Newpharma ne compte plus aucun pharmacien, mais emploie des pharmaciens chargés de réaliser du conseil en ligne, de valider les commandes, et au besoin de refuser une délivrance au nom de la sécurité sanitaire.
L’Europe est un casse-tête pour Amazon
Le monopole officinal sur les médicaments d’automédication lui paraît également dépassé. Jérôme Gobesso est convaincu de l’arrivée prochaine de ce segment de marché en GMS. D’ailleurs, il souligne que Newpharma a ouvert son capital il y a quelques mois au Belge Colruyt, un groupe d’hypermarchés choisi pour ses « reins solides ». Un renforcement jugé nécessaire alors que ses homologues comme le Suisse Zur Rose et l’Allemand Shop Apotheke sont récemment entrés en Bourse.
Newpharma continue à se faire une place sur le marché français, mais ne souhaite pas y ouvrir un établissement, au risque « de devenir trop français et de tomber sous la loi française, ce qu’on ne veut en aucun cas ». Le groupe envisage néanmoins de possibles partenariats avec des grossistes ou des groupements pour l’approvisionnement. En revanche, « si un jour la loi française s’assouplit, oui on achètera des pharmacies françaises ». Car pour Jérôme Gobesso, son concurrent en France n’est autre que le pharmacien d’officine, et non Amazon. « Ce qui nous protège d’Amazon pour le moment c’est que l’Europe est certes un marché important mais où cohabitent 28 législations différentes, c’est un véritable casse-tête. Actuellement il n’existe aucun pure player leader dans une douzaine de pays. Le jour où ce leader apparaît, il faudra se méfier d’Amazon qui aura alors tout intérêt à s’en emparer. »
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