LA E SANTÉ, entendez l’usage du numérique dans la santé, ouvre un champ d’opportunités considérable pour le patient. Pour Sanofi, l’enjeu est de taille et le laboratoire entend bien profiter de ce nouveau marché en proposant des produits et des services qui vont au-delà du seul médicament et qui visent à accompagner le patient. « Il y a un grand potentiel d’innovation en e santé en France, mais travailler avec des start-up nous oblige à adapter nos façons de procéder, pas toujours compatibles avec la rapidité d’action des start-up », explique Gilles Litman, directeur stratégie, développement et innovation de Sanofi.
Le géant pharmaceutique a donc décidé de travailler sur le modèle des « éco systèmes » ou de « l’incubation », favorisant le développement de start-up sans leur imposer une ligne de conduite précise qui serait à son seul bénéfice. Les start-up, mais pas seulement, tous les acteurs susceptibles d’intervenir dans le domaine de la e santé, comme les associations de patients ou les hôpitaux, sont également partie prenante de ces « éco systèmes » qui valorisent l’échange de connaissances et d’expériences, sans autre contrainte.
Cette stratégie a déjà commencé à porter ses fruits. D’abord au plan des produits. Sanofi a ainsi annoncé « Mon Glucocompteur », une application mobile destinée aux patients diabétiques pour les aider à mieux équilibrer leur alimentation : calcul du nombre de glucides contenus dans leur assiette, estimation de la dose d’insuline rapide correspondante…
Cette application rejoint la cohorte de celles déjà existantes dans le domaine du diabète, 9 % du total des applications e santé selon Guillaume Marchand, fondateur de la société DMD Santé, l’une des start-up soutenues par Sanofi, et qui travaille notamment sur une labellisation des applications dans le domaine de la e santé. Le laboratoire espère que celle qu’il vient de dévoiler se distinguera par son aspect pratique et par sa conception faite en collaboration avec le CHU de Toulouse, en vertu de la stratégie d’innovation qu’il a mise en place.
Le diabète n’est toutefois pas sa seule cible, Sanofi a lancé une application, « Mission Phosphore », pour les patients souffrant d’insuffisance rénale, qu’il présente comme un « jeu éducatif », pour leur offrir « la possibilité de mieux comprendre l’utilité des traitements auxquels il est soumis, tout en lui apprenant à faire des choix diététiques en rapport avec sa santé ». Il s’est aussi intéressé à l’arthrose du genou avec « Arth Mouv », un journal de bord qui permet de gérer sa maladie au quotidien.
Toutes ces applications sont gratuites, telles que l’usage désormais le veut, « elles ont vocation à le rester », précise Gilles Litman, mais Sanofi travaille sur un projet d’application mobile associée à une interface Web, Diabéo, une solution de télémédecine consacrée au diabète et qui sera payante, sur un modèle encore à définir.
Un nouveau moyen de paiement pour l’officine.
La stratégie de partenariats mise au point par Sanofi donne par ailleurs des résultats inattendus. Ainsi en est-il de la création de ce service de paiement mis au point par la société Care Labs, baptisé « Chèque santé ». Ce dispositif est un moyen de paiement, conçu à l’origine pour les soins complémentaires non remboursés, par exemple l’ostéopathie, à l’image des titres prépayés qui existent déjà dans de nombreux domaines (restaurants, vacances…).
Le Chèque Santé est financé par des entreprises et leur CE, des mutuelles, ou d’autres institutions impliquées dans la gestion de la santé. Utilisé dans les officines, ce dispositif permet à des personnes n’ayant pas beaucoup de moyens d’avoir accès à tout ce qui n’est pas remboursable. Il suffit à toute officine intéressée de s’inscrire à la plateforme proposée par la start-up, afin de renseigner coordonnées et RIB, pour accepter ce moyen de paiement.
Le client peut payer par son téléphone mobile en présentant un QR Code que le pharmacien flashe, ou par une carte type carte de fidélité, ou encore un coupon imprimé. Le pharmacien est payé sous 48 heures, sans frais excepté ceux des transactions bancaires. Care Labs a déjà séduit quelque 2 000 pharmacies, avec l’aide active de Sanofi, et espère en convaincre 4 000 autres d’ici à la fin de l’année, selon Vincent Daffourd, son président.
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