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Quand Google diagnostique le cancer

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Publié le 03/06/2019
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Google n'en finit pas de chercher ce qu'il peut chercher… Après avoir investi le domaine de la réalité virtuelle, testé la livraison en drones, et équipé les voitures autonomes, la firme américaine enchaîne désormais les performances dans le domaine de la santé. Avec Google flue, le géant numérique avait déjà tenté de traquer les épidémies de grippe, des lentilles connectées pour diabétique avaient même été imaginées (puis abandonnées) et des algorithmes développés pour comprendre certaines maladies. Mais depuis le rachat de Deep Mind en 2014, l'entreprise Mountainview mise résolument sur l'intelligence artificielle (IA). Dernier exploit en date, la mise au point d'un logiciel capable de dépister le cancer du poumon. Selon Google IA, toutes les étapes de dépistage du cancer du poumon peuvent être réalisées de manière totalement autonome, aussi bien, voire mieux que si elles étaient opérées par des radiologues. Leur travail a été publié en mai dans la revue « Nature Medicine ». Concrètement, après avoir « digéré » quelque 14 000 scans (dont 638 de patients atteints de la maladie), la machine a accouché d'un algorithme particulièrement efficace. Parvenant même à identifier des malades que les médecins n'avaient pas détectés, l'IA de Google a affiché un taux de réussite de 94,4 %. Un résultat impressionnant, mais qui suppose la libre utilisation de millions de données de patients à travers le monde. Voilà qui n'est pas acquis. Reste aussi la préoccupante question de l'inviolabilité des données produites par les machines. Des chercheurs en sécurité informatiques ont récemment réussi, pour en faire la preuve, une attaque inédite : en s'introduisant dans le système radiologique d'un hôpital, ils ont modifié les clichés d'imagerie de façon à induire de faux diagnostics de cancer du poumon. Pour les besoins de leur démonstration, les faux pirates ont développé une IA en de deep learning capable d'injecter des nodules imaginaires dans des radios normales. Capable du meilleur comme du pire, l'intelligence artificielle a encore besoin de la conscience humaine pour ne pas dérailler…

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3524