Actuellement, Amazon référence déjà, en Allemagne, un certain nombre de petites pharmacies en ligne sur son site, mais n’a pas de compétence légale pour vendre directement de médicaments.
Une situation qui pourrait évoluer, redoutent beaucoup de pharmaciens, si Amazon rachetait une pharmacie en ligne allemande pour en faire, à l’image du slogan de PillPack, « l’intermédiaire direct entre le médecin prescripteur et le patient ». Dans l’immédiat, le prix unique du médicament remboursable et le monopole des pharmaciens sur les ventes de médicaments empêche toute évolution similaire en Allemagne mais l’association des pharmaciens allemands, l’ABDA, s’inquiète d’une implantation accrue d’Amazon sur le vieux continent, qui pourrait déstabiliser tout le secteur de la distribution, traditionnelle comme en ligne.
Depuis la semaine dernière, spécialistes et experts du marché pharmaceutique s’affrontent pour tenter de deviner de quoi sera fait l’avenir de la distribution du médicament dans les années à venir en Allemagne. Les plus optimistes rappellent que les législations américaine et allemande restent très différentes, même si les ventes de prescription en ligne sont autorisées dans les deux pays. De plus, le modèle économique d’Amazon est basé sur le recueil d’un grand nombre de données individuelles. Or celles-ci sont très protégées, aux États-Unis et encore plus en Allemagne, ce qui pourrait limiter les chances de succès d’Amazon dans la pharmacie. En effet, si Amazon vend, via sa pharmacie, des antidiabétiques à un patient, il n’aura pas le droit de connaître son état de santé pour lui proposer d’autres produits ou équipements liés aussi à son état de santé, ce qui limite l’intérêt de ces ventes.
La question interpelle aussi les pharmacies virtuelles opérant en Allemagne, même si la première d’entre elles, Doc Morris, se montre sereine : rappelant la difficulté du marché allemand, elle souligne que, même si les OTC sont de plus en plus souvent commandés en ligne, les ventes en ligne de prescriptions restent très faibles, notamment parce que la population, à l’inverse des Américains, n’a pas encore intégré cette pratique dans ses habitudes.
En attendant, les pharmaciens « classiques » tentent un nouveau forcing pour faire interdire toutes les ventes en ligne de prescriptions dans le pays, mesure qui avait été à deux doigts d’être adoptée peu avant les dernières élections législatives. Et si Angela Merkel et son parti ont actuellement d'autres priorités, les pharmaciens entendent bien leur rappeler que cette question devient, elle aussi, de plus en plus urgente.
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