Une deuxième victoire a été remportée le 11 juillet par l’Union des groupements de pharmaciens d’officine et l’Association française des pharmaciens en ligne. Après Doctipharma, c’est au tour de Shop Apotheke à être condamné au bénéfice des pharmaciens. Selon la décision rendue par le tribunal de commerce de Paris, la société néerlandaise devra verser 80 000 euros au total de dommages et intérêts aux pharmaciens français pour avoir porté atteinte à la dignité de leur profession. Les juges ont retenu le caractère massif de la publicité diffusée par voie de flyers (3 millions) dans des colis de vente par correspondance.
Satisfaites de ce jugement, l’UDGPO et l’AFPEL n’en regrettent pas moins de ne pas avoir été suivies dans leur action par les autres organisations de la profession, y compris par l’Ordre national des pharmaciens. Les deux associations auraient souhaité davantage de cohésion. Il en va selon elles de la défense de la profession qui, contrainte par la réglementation dans sa communication, subit les attaques iniques des acteurs européens.
Une situation insupportable
Fortes du jugement du tribunal de Paris, l’UDGPO et l’AFPEL s’apprêtent à assigner en justice le site belge Newpharma. Selon Laurent Filoche, président de l’UDGPO, ce gros acteur européen de la vente en ligne réalise 46 millions de chiffre d’affaires, dont un tiers réalisé en France. Parallèlement, les deux associations vont engager une procédure contre Pharmarket, une place de marché française.
Au-delà de ces actions juridiques, l’UDGPO et l’AFPEL déplacent leur combat sur un autre terrain : celui de la nécessaire réforme de la communication. Les déboires avec leurs concurrents européens ont démontré, s’il en est besoin, combien les règles imposées à la profession en matière de communication étaient obsolètes. « Ce n’est plus tenable aujourd’hui dans les conditions du marché qui sont les nôtres. Nous allons proposer au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de travailler avec lui sur cette question afin de faire évoluer la communication au regard des mutations de la société. Il y a urgence », expose Laurent Filoche. Comme Cyril Tétart, président de l’AFPEL, il se dit convaincu que si les pharmaciens n’anticipent pas sur cette question, la profession encourt le risque de voir, à l'avenir, les tribunaux statuer au coup par coup.
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