En juillet 2015, l’Italie a finalement levé le flou juridique sur les pharmacies virtuelles en décidant de respecter la directive européenne 2011/62 sur la vente de médicaments en ligne. Depuis, comme en France, les officines en lignes doivent être adossées à des pharmacies servant de garantie. « Il faut être propriétaire d’une officine pour ouvrir une pharmacie en ligne. Cette mesure permet théoriquement, d’éviter les dérapages qui restent malheureusement trop nombreux », explique Mauro Lanzilotto, de Federfarma, la fédération italienne des pharmacies. Depuis le début de l’année, 6 000 pharmacies qui avaient illégalement planté leurs drapeaux sur Internet ont été fermées et 20 000 en 2015. Pour se démarquer des fraudeurs, les pharmaciens autorisés à avoir pignon sur la Toile doivent afficher sur toutes leurs pages un logo commun. « Une mesure pour permettre aux consommateurs d’acheter des médicaments en ligne en toute sécurité, et de faire la différence entre les sites légaux et illégaux », détaille Mauro Lanzilotto.
Selon les calculs de Federfarma, au 31 mai dernier, 444 pharmacies et 81 parapharmacies en ligne sont autorisées à vendre des OTC et des médicaments sans prescription obligatoire. La liste dressée par Federfarma dessine une carte géographique inégale. Si le Piémont joue les têtes d’affiche avec 85 officines en ligne, plus on descend vers le centre et le sud, plus les pharmacies virtuelles se font rares. La Toscane ne compte ainsi que 28 officines en ligne, un chiffre quasiment identique à celui de la Sicile avec ses 23 pharmacies virtuelles. Les Abruzzes et l’Ombrie sont carrément en queue de peloton avec respectivement 7 et 12 officines. La situation pourrait toutefois changer, les trois séismes de 2016 ayant détruit une bonne partie des pharmacies et les secousses ponctuelles qui font trembler toute cette partie de l’Italie ralentissant la reconstruction. Enfin, en Calabre à la pointe de la botte, comme dans la province autonome de Trente située à l’autre bout de la péninsule, c’est le désert virtuel. « Ces régions n’ont peut-être pas encore transcrit la norme nationale », justifie Federfarma dans un communiqué expliquant la situation italienne.
Selon plusieurs associations de consommateurs, les prix varient sur la Toile à la vitesse de l’éclair et en fonction des régions, voire des quartiers, la multiplication des ristournes pouvant atteindre les 40 %. « C’est intéressant compte tenu du coût des frais d’envoi qui démarrent à 5 € et cela nous permet d’écouler une partie de la marchandise que nous avons du mal à vendre dans notre officine et aussi de casser la concurrence qui se bouscule désormais aux portillons d’Internet », confie une pharmacienne.
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