« C’EST LE 2E ÉTAGE de la fusée Nutrinet », indique le Pr Serge Hercberg (INSERM), coordinateur de ce vaste programme de recherche. Jusqu’à présent les quelque 170 000 « nutrinautes » volontaires déjà inscrits se contentaient de donner un peu de leur temps, en répondant, via internet (www.etude-nutrinet-sante.fr), à des questionnaires réguliers sur leurs habitudes alimentaires. Ils sont maintenant aussi sollicités pour payer de leur personne en se prêtant, sur la base du volontariat, à un examen clinique et à une prise de sang.
En pratique, les nutrinautes pourront prendre rendez-vous, via leur espace personnel sur le site nutrinet, dans un centre de consultation NutriNet-Santé. La consultation, d’environ 45 minutes, comprendra des mesures anthropométriques (taille, poids, tour de taille…), pression artérielle, force musculaire, ainsi qu’un prélèvement de sang et la collecte d’un échantillon d’urine. Les prélèvements feront l’objet d’une première analyse (cholestérol, glycémie…) dont les résultats seront transmis aux participants.
Mais les échantillons prélevés à cette occasion, identifiés de façon anonyme grâce à des étiquettes à code-barres garantissant leur traçabilité, permettront aussi la constitution d’une Biobanque Nutrinet. Une base de données qualifiée par le Pr Hercberg de « patrimoine biologique national tout à fait exceptionnel ».
Dans un premier temps, 10 000 volontaires sont recherchés, 150 000 à terme. « On n’exclut personne », souligne le Pr Hercberg, précisant que « les bien portants comme les malades » sont les bienvenus. Il précise que la phase pilote, menée en région parisienne avec 500 participants, a « très bien fonctionné » en termes de participation.
Croiser les informations.
L’objectif est de croiser les informations fournies par les questionnaires remplis en ligne avec des données cliniques et biologiques. Quels mécanismes sous-tendent les relations entre la nutrition et les maladies ? Est-ce que des marqueurs dosés dans le sang ou les urines ont une valeur prédictive vis-à-vis de certaines maladies ? La prise en compte des caractéristiques génétiques peut-elle aider à comprendre les relations entre nutrition et santé ? Autant de questions que le programme Nutrinet devrait contribuer à éclairer.
Deux centres de consultation sont déjà ouverts en région parisienne (Hôtel-Dieu à Paris et hôpital Avicenne à Bobigny). Une dizaine de centres devraient ouvrir d’ici à la fin de l’année à Lyon, Clermont-Ferrand, Marseille, Nancy, Strasbourg, Reims, Tours, Angers et Brest. À terme, une trentaine seront ouverts.
La mise en place de la biobanque a nécessité la construction d’un laboratoire équipé d’un robot (d’un coût de 450 000 euros) permettant l’aliquotage (fractionnement en sous échantillons) automatisé des prélèvements et d’un lieu dédié au stockage à – 80 °C, à la faculté de médecine de Bobigny. L’université Paris XIII, l’Institut de recherche en santé publique, la Fondation de recherche médicale, l’Association de recherche sur le cancer et la région Ile-de-France ont participé au financement.
Pour les chercheurs, cette nouvelle phase est aussi l’occasion de recruter de nouveaux nutrinautes. Leur objectif est d’atteindre 500 000 inscrits pour en suivre 300 000 pendant au moins 5 ans.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin