Les anti-vax gagneront-ils la guerre du Web ?

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Publié le 24/04/2019
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Crédit photo : DR

Fin février, YouTube s'engageait à démonétiser les vidéos publiées sur son site par les anti-vax. Facebook, Pinterest ou encore Amazon Prime avaient également affiché leur intention d'offrir moins de visibilité à ces contenus. Pour quels résultats aujourd'hui ?

Après les révélations de « Buzzfeed News » sur les stratégies développées par la communauté anti-vax pour inonder YouTube de vidéos défendant son idéologie, la plateforme d'hébergement de vidéos avait fait une promesse. Démonétiser les contenus mis en ligne par les anti-vax. Autrement dit, interdire la diffusion des publicités qui précèdent le lancement d'une vidéo et peuvent générer d'importants revenus à son auteur. Une mesure censée diminuer la visibilité des anti-vax sur le site, alors que de nombreux cas de rougeole sont signalés aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Emboîtant le pas de YouTube, d'autres réseaux sociaux et sites de streaming avaient pris, eux aussi, des engagements. Pinterest promet de lutter contre les contenus trompeurs et la désinformation. Amazon Prme supprime un documentaire clairement anti-vax de son catalogue. Facebook, de son côté, promet de réduire la propagation de vidéos anti-vax et de fournir à ses utilisateurs « l'information qui fait autorité sur le sujet ».

Alors que la Semaine de la vaccination débute aujourd'hui, les géants du Web ont-ils concrètement agi ?

Taper quelques mots-clefs dans la barre de recherches de YouTube suffit pour avoir un début de réponse. Plus de deux mois après les promesses, des vidéos anti-vax apparaissent toujours très rapidement parmi les suggestions. Le mode restreint, pourtant mis en place par la plateforme pour préserver les enfants des contenus violents ou inadaptés, propose des vidéos plus que douteuses. Associer les mots « vaccins » et « autisme » peut par exemple conduire à une vidéo apportant « la preuve irréfutable de l'implication de la vaccination dans les désordres neuronaux, dont l'autisme, chez les enfants ». Selon les résultats collectés par « Numerama », un mois après les annonces de YouTube, 60 % des informations obtenues lorsqu’on associe ces deux mots-clés sont encore et toujours totalement fausses. Pas besoin d'interminables recherches non plus pour se rendre compte que des publicités apparaissent toujours avant le début de vidéos pourtant clairement anti-vaccins. Facebook s'est-il montré plus efficace ? Si l'on tape « vaccination » sur ce réseau social, la première page qui s'affiche s'intitule « Les dangers de la vaccination » et nous apprend que « le contenu des vaccins est extrêmement nocif et (que) les complications sont innombrables »…


Source : lequotidiendupharmacien.fr