Dispositifs de ventilation liés à une « appli », échographe connecté...

Le traitement 2.0 de l’apnée du sommeil

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Publié le 10/12/2018
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De nombreux traitements et une palette d’outils numériques existent pour diminuer l’apnée du sommeil et éviter ses répercussions.
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Crédit photo : PHANIE

Présent à tous les âges, le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) ne se définit plus tant par la durée et la fréquence des apnées que par ses répercussions sur l’organisme. Si l’impact délétère du SAOS sur la vigilance, la cognition, la mémoire ou les maladies cardio-vasculaires est bien identifié, d’autres effets sont moins connus des professionnels : la survenue de palpitations et de malaises vagaux chez la femme ménopausée, le déclenchement d’une dépression, l’apparition d’un glaucome ou, chez l’enfant allergique, une hyperactivité et des difficultés d’apprentissage.

De fait, « l’apnée du sommeil n’est pas uniquement une symptomatologie de l’homme âgé, en surpoids, gros ronfleur et qui fait des arrêts respiratoires très longs », souligne le Dr Vincent Puel, cardiologue au Pôle d’exploration des apnées du sommeil de la Nouvelle Clinique Bel-Air, à Bordeaux. « C’est une maladie de toute la vie, avec des manifestations très différentes selon les âges », précise-t-il.

Curable chez l'enfant

Chez l’enfant, pendant la période de croissance faciale (avant 13-14 ans), « le SAOS est curable grâce à une intervention chirurgicale qui permet de rouvrir les voies aériennes supérieures », indique le Dr Puel.

Chez l’adulte, une prise en charge adaptée permet de diminuer les apnées. Trois types de traitements existent : la pose d’orthèses d’avancée mandibulaire, la chirurgie bimax (surtout pour les patients rétrognates) et l’utilisation de dispositifs de ventilation à pression positive continue (PPC) pour maintenir les voies aériennes supérieures ouvertes pendant le sommeil. Chez Philips, le masque DreamWear, qui se décline en trois formats (à contact minimal, narinaire et naso-buccal), s’accompagne d’une application mobile et d’un site Internet, DreamMapper, pour notamment permettre au patient d’évaluer l’efficacité de son traitement et d’améliorer son observance.

La kinésithérapie pour éviter la récidive

Chez l’adulte comme chez l’enfant, la kinésithérapie occupe une place essentielle dans la prise en charge du patient. « En cas de traitement chirurgical, elle permet de corriger un mauvais positionnement de la langue au repos et de stabiliser les résultats sur le plan occlusal, ventilatoire et respiratoire », indique Thierry Gouzland, kinésithérapeute à la Nouvelle clinique Bel-Air. « Sans cela, une fois le geste osseux effectué, les dents peuvent bouger, la langue reprendre une mauvaise position et la symptomatologie revenir », précise-t-il.

La rééducation myofonctionnelle permet également aux patients sous PPC qui respirent par la bouche de réapprendre à respirer par le nez, pour limiter les fuites buccales d’air pendant le sommeil. « Ils peuvent alors utiliser un appareillage plus simple, comme un masque nasal plutôt que bucco-nasal », souligne Meryl Manoukian, kinésithérapeute à la Nouvelle clinique Bel-Air.

« La kinésithérapie rend le patient acteur de sa rééducation, ce qui a pour effet d’améliorer sa compliance au traitement », ajoute la professionnelle, également codéveloppeur de l’application mobile Booster tonic. Cette dernière propose notamment des exercices de rééducation linguale à faire à domicile et permet au patient d’évaluer sa progression.

Echographe connecté

Enfin, avec le Lumify, les kinésithérapeutes disposent d’un échographe portable qui leur permet de visualiser, sur tablette ou smartphone, les muscles de la langue et l’espace retrobasilingual et de mesurer la taille de la filière respiratoire antérieure. « On peut disposer de données chiffrées en pré-rééducation, adapter les exercices au profil du patient, suivre sa progression, évaluer l’impact de la rééducation et la corriger si nécessaire », précise Thierry Gouzland. La plateforme collaborative Reacts, d’Innovative Imaging Technologies, permet également de partager, en temps réel, l’imagerie avec d’autres professionnels et « d’échanger avec eux pour améliorer nos pratiques », conclut le kinésithérapeute.

D'après la conférence de presse Philipps.

Stéphany Moquery

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3480