Parfois qualifiée d'addictive, voire de psychiatrique, la pratique des selfies peut, dans certains cas, s'avérer bénéfique. Ou même salvatrice ! Ainsi en témoigne l'histoire survenue récemment à Juanita Branch, une Américaine adepte de l'autoportrait photographique.
Pour changer sa photo de profil sur Facebook, la sexagénaire réalise une série de selfies. Mais en observant ses propres photos, elle remarque qu’une moitié de son visage s’affaisse et que sa bouche se tord. Au regard de la chronologie des clichés, les déformations semblent clairement s'être accentuées durant la séance. Juanita Branch - plutôt bien informée - reconnaît dans ces signes les symptômes d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Elle se rend immédiatement à l'hôpital où l'auto-diagnostic vite confirmé (notamment sur la foi des photos horodatées) conduit à une prise en charge en urgence. Grâce aux selfies, les médecins parviennent même à déterminer à quel stade de la crise elle se trouve, ce qui leur permet d'affiner le traitement à administrer. Trois semaines plus tard, Juanita Branch a pu rentrer chez elle… encore plus accroc à son précieux smartphone.
Au-delà de cet usage, somme toute assez exceptionnel, le selfie peut avoir d'autres utilisations dans le domaine de la santé. Pour favoriser et contrôler l'observance des traitements, par exemple. Des chercheurs américains ont ainsi développé une solution qui invite les patients à filmer le moment où ils prennent leur médicament. Plusieurs applications permettent ensuite d’automatiser l'envoi des vidéos à leur médecin traitant (pourquoi pas au pharmacien ?) qui peut ainsi contrôler le respect parfait de sa prescription. Au-delà du bénéfice thérapeutique, la méthode serait même facteur d'économie. À l'hôpital de Houston, l'observance contrôlée par selfie ferait ainsi économiser près de 100 000 dollars par an, car les infirmières n’ont plus besoin de visiter les patients pour s’assurer qu’ils prennent bien leur médicament. La délégation de tâche aux patients. En voilà une bonne idée…
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