L’INFORMATIQUE est capable du meilleur comme du pire. Mais c’est en cherchant le meilleur que Jack Barnaby a trouvé le pire. Cet expert en sécurité d’une société informatique a démontré qu’il était très facile de pirater un pacemaker. Depuis un simple ordinateur portable, le hacker est parvenu à déclencher à distance des décharges électriques susceptibles de tuer. Cette glaçante démonstration, l’informaticien ne l’a bien sûr pas réalisée sur un appareil implanté mais devant une caméra destinée à prouver l’authenticité de l’expérience. La recette pour affoler un pacemaker ? « J’ai effectué une manipulation appelée reverse engineering sur le transmetteur de l’appareil, et j’ai réécrit le firmware du pacemaker » explique Jack Barnaby. Après son intervention, le hacker militant a ainsi pu provoquer à 9 mètres de distance un choc électrique de 830 volts potentiellement fatal. Pire encore, l’informaticien précise que la recharge automatique de l’appareil permet d’administrer en boucle les décharges. Techniquement, la faille du dispositif médical se trouve dans une fonction secrète que possède tout pacemaker et qui permet de l’activer à distance. Au terme de sa démonstration, le hacker a tenu à souligner qu’il ne s’agissait pas de nuire aux porteurs de pacemaker, mais plutôt d’avertir les fabricants qu’une telle faille existe… et qu’il faut la traiter avant qu’un esprit malveillant ait l’idée saugrenue de s’en « amuser ».
Dans une tout autre affaire, un malade, lui-aussi hacker, est parvenu à pénétrer les entrailles des systèmes de sécurité informatiques. Atteint d’une tumeur au cerveau, l’artiste italien Salvatore Laconesi, demande à l’hôpital la transmission intégrale de son dossier médical. Problème, une bonne partie des données est livrée dans un format informatique illisible… Qu’à cela ne tienne, l’expert « craque » les documents médicaux pour les livrer en toute transparence à la Toile. Ce type de médecine participative pourra-t-il le sauver ? Salvatore Laconesi en est convaincu. Car, même s’il sait que l’expertise n’est pas toujours à portée de clic, il croit dur comme fer à l’incomparable puissance du réseau des réseaux. Décidément, les hackers craquent pour la santé.
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