Avec la messagerie sécurisée, la e-prescription généralisée et la coordination numérique des parcours, le dossier médical partagé (DMP) fait partie des « services socles » que le gouvernement entend développer pour prendre enfin le virage du digital en santé.
Nouvelles fonctionnalités, enrichissement : le déploiement à grande échelle du DMP et son amélioration continue font partie de la feuille de route numérique présentée fin avril par Agnès Buzyn. Souvent critiquée par les professionnels de santé pour son manque d'ergonomie, l'interface actuelle de l'application sera remise à neuf dès 2019. L'année suivante, le carnet de vaccination fera son apparition ainsi que les données de remboursements structurées. Il sera également possible d'y verser des documents directement depuis des applis ou des objets connectés.
En 2021, un moteur de recherche interne au DMP verra le jour. Il s'agit là aussi d'une demande du terrain, les professionnels expliquant qu'une fois bien garni, il est difficile de se retrouver dans la masse des documents... Enfin, en 2022, le DMP devrait être intégré à l'espace numérique de santé de chaque patient.
Pour Pascale Sauvage, directrice de l’ASIP Santé, l’enjeu de la structuration des données versées au DMP est primordial. Ce point est même une des raisons de l’échec des premiers lancements (en 2004 puis 2009). « Plus on travaillera à la structuration des documents, plus les professionnels se l’approprieront et plus on pourra nourrir le health data hub et développer l’intelligence artificielle en santé », a-t-elle expliqué mardi 30 avril devant la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (MECSS) de l’Assemblée nationale.
100 300 nouveaux DMP chaque semaine
La multiplication des services associés au DMP doit contribuer à la montée en charge rapide du nombre de dossiers ouverts mais aussi à leur alimentation car il n'est plus question de créer des coquilles vides. À la mi-avril, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) annonçait que la barre des 5 millions de dossiers ouverts était franchie (avec 6,5 millions de documents téléchargés ajoutés dont 54 % par les établissements, 30 % par les patients, 14 % par les libéraux de santé et 2 % par les centres de santé).
En moyenne, 100 300 nouveaux carnets de santé numérique sont ouverts par semaine, se félicite la caisse. Une progression encourageante mais encore trop timide pour atteindre l'objectif de 40 millions de DMP d'ici à 2022 fixé par l'État à la CNAM à travers la convention d'objectifs et de gestion (COG).
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