LE PAYS a été forcé, fin 2012, d’autoriser les ventes d’OTC par Internet afin de se mettre en conformité, comme cela avait aussi été le cas en France, avec une directive européenne. Les ventes de prescriptions resteront formellement interdites. Toutefois, plusieurs pharmacies virtuelles basées dans les pays voisins de l’Autriche, et plus particulièrement en République tchèque et en Suisse, y proposent déjà légalement des OTC en ligne depuis 2012, en conformité avec l’arrêt européen dit DocMorris sur les ventes transfrontalières. L’autorisation donnée aux pharmaciens autrichiens de vendre en ligne vient donc corriger la distorsion de concurrence dont ils faisaient les frais depuis trois ans, même si la majorité des pharmaciens s’inquiète de cette évolution. La plupart d’entre eux considèrent en effet que, en supprimant le dialogue et le conseil, la vente par Internet banalise le médicament et, à terme, menace la survie des officines.
Selon différentes extrapolations, les pharmacies en ligne, désormais autorisées dans le pays même, pourraient y capter jusqu’à 7 % du marché total des OTC d’ici à 2018, une mauvaise nouvelle pour les pharmacies classiques dont l’économie s’est nettement dégradée depuis deux ou trois ans. Pour contrer les pharmacies opérant depuis l’étranger, l’Ordre des pharmaciens a lancé, en 2014, un site de commandes d’OTC qui permet aux acheteurs de faire leur choix chez eux, puis d’aller chercher leurs produits dans l’officine de leur choix. Déjà 700 pharmacies, sur les 1 340 que compte le pays, sont affiliées à ce système dit « Apodirekt. at ». Il sera complété, dès fin juin, par des possibilités de ventes et d’envoi par Internet.
Grande campagne sur les contrefaçons.
C’est toutefois à quelques jours de la « libéralisation » que le ministère de la santé, l’Ordre des pharmaciens et la police lancent une nouvelle campagne d’informations sur les contrefaçons vendues sur Internet, à partir d’études il est vrai particulièrement inquiétantes. L’agence autrichienne du médicament a étudié les médicaments proposés par 4 000 sites, et a découvert que 95 % des produits achetés sur ces sites, en dehors des grandes pharmacies virtuelles reconnues, étaient des contrefaçons. Il s’agit au mieux de produits totalement inertes, au pire de produits contenant des substances dangereuses ou mal dosées, voire même des résidus et des déchets identiques à ceux que l’on trouve entre autres dans les cigarettes contrefaites. Pourtant, constate l’agence, un Autrichien sur deux ignore que les ventes de ces médicaments sont actuellement interdites sur Internet, et un sur trois pense même que les ventes de Viagra et autres Cialis en ligne sont légales. La campagne lancée en grande pompe le 1er juin vise donc non seulement à présenter les dangers des contrefaçons au public, mais aussi à le sensibiliser avec la loi et, surtout, son évolution actuelle : autorisation des ventes d’OTC et interdiction confirmée des ventes de prescriptions par ces canaux. Elle sera particulièrement tournée vers les jeunes, avec une forte présence sur les sites musicaux et les réseaux sociaux. De plus, des bannières d’avertissement apparaîtront sur les moteurs de recherche chaque fois qu’un internaute y tapera des mots clés en rapport avec les ventes de médicaments.
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