Pour Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence, la vente en ligne de médicaments est l'exemple même de la « frilosité française », caractérisée par une profession qui fait consensus pour « interdire l'innovation » en son sein. Persuadé que la vente en ligne est une opportunité pour les usagers, en particulier ceux vivant en milieu rural et éloignés d'une pharmacie, Bruno Lasserre en profite pour rappeler que ses services avaient découvert que le prix d'un même médicament sans ordonnance peut « varier de 1 à 4 » d'une pharmacie à l'autre, et que le patient ne s'en rend compte qu'au comptoir puisque les prix ne sont pas signalés.
En outre, l'Autorité de la concurrence rappelle que la vente en ligne de médicaments est réservée aux pharmaciens d'officine, une opportunité de « développer leur business » et de répondre aux besoins d'internautes français. Or, dans les deux projets d'arrêtés examinés par l'instance, « le ministère de la Santé, sans doute influencé par les syndicats de pharmaciens, empile les contraintes pour rendre la vente en ligne quasiment impossible ou en tout cas la décourager (...) Quel est l'intérêt de la vente en ligne si l'on doit maintenir les mêmes coûts logistiques que pour la vente physique ? » La faute, selon Bruno Lasserre, à un « conservatisme qui gêne toute initiative ; une économie agile étant une économie qui rémunère davantage ceux qui innovent. Ce dossier est emblématique des résistances françaises aux changements. Et j'espère que ça va changer ».
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