LES ÉTUDIANTS du master marketing de la santé de l’université Pierre et Marie Curie ont dressé un portrait type de l’acheteur potentiel de médicaments en ligne. Et leurs conclusions sont étonnantes : contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’est pas dans le cœur de cible habituel de l’automédication, ni des innovations en matière de distribution santé, qui ciblent en général plutôt les femmes et les jeunes.
Les étudiants ont en effet montré que l’acheteur potentiel de médicaments sur internet était « un homme, plutôt quadragénaire, de catégorie socioprofessionnelle supérieure, vivant en milieu rural et achetant très régulièrement en ligne ». Autrement dit, un gentleman-farmer, qui consomme très peu de médicaments, pratique rarement l’automédication et dépense peu d’argent en officine. Il est par ailleurs favorable à la vente de médicaments en grande surface. Cet acheteur potentiel ne s’intéresse pas particulièrement à la santé, mais se considère comme expert du sujet. Il juge le pharmacien comme un simple vendeur et le prix est sa principale motivation pour le choix d’un produit d’automédication.
Pour Deborah Wallet-Wodka, maître de conférence marketing de la santé à l’université Pierre et Marie Curie, « ce profil d’acheteur n’est pas une bonne nouvelle pour la vente en ligne. En effet, il n’est pas rentable et ne sera pas vecteur de bouche-à-oreille positif ». Il répond juste à un attrait pour la nouveauté et des prix potentiellement plus bas. Elle en conclut que « l’avenir ne semble pas aisé pour la vente en ligne de médicaments ».
En revanche, elle estime qu’il y a quelques lueurs d’espoir et des pistes de développement possibles. En effet, « la mise en place d’un secteur passe toujours par des réticences, rappelle-t-elle. C’est le cas pour tous les secteurs, il n’y a pas de raison que cela soit différent pour le domaine de la santé ». Par ailleurs, « les consommateurs sont de plus en plus habitués à acheter en ligne et ils ont confiance en leur pharmacien. Ce dernier peut donc capitaliser sur cette confiance afin de développer la vente en ligne ». Elle note également que « dans les autres pays où la vente en ligne de médicaments a été autorisée, l’évolution a été longue ». Et en Allemagne, où le recul sur le sujet est de plus de dix ans, la vente en ligne ne représente encore que 7 % des parts de marché. Ce qui laisse encore de bonnes marges d’évolution aux e-pharmacies françaises…
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