Alors que la France fait face à un vieillissement de sa population, le nombre de médecins généralistes et de professionnels de santé continue de décroître. Selon le CNRS la France perdra 30 % de ses médecins généralistes d'ici à 2027, compliquant l'accès aux soins pour une majorité de Français. Ce phénomène de désertification médicale touche de nombreux départements. Rien qu'en l'Île-de-France, les deux tiers de la population vivent dans une zone médicale sous-dotée.
Dans ce contexte, la téléconsultation émerge comme un recours. En à peine un an, elle est passée de 0,04 à 4 % des consultations des médecins. Elle est plébiscitée par 74 % des Français, qui sont aussi 71 % à attendre plus d'implication de leur pharmacien dans leur santé.
Un engouement généralisé
Pour le patient, cette technologie est l'occasion d'accéder à des professionnels de santé autrement hors d'accès, qui, en retour, bénéficient d'une patientèle plus nombreuse. Pour le pharmacien, c'est la possibilité d'accentuer son rôle de soignant de proximité, alors que la profession a bénéficié d'une plus grande reconnaissance depuis la crise, résultant en de nouvelles missions.
« Nous observons clairement une hausse de l’intérêt de la part du pharmacien pour la téléconsultation augmentée », explique Maxime Leneylé, directeur-général de Tessan et pharmacien de profession. « Il s’agit d’un point crucial pour que le pharmacien puisse proposer un service complet aux patients, et répondre à leurs besoins, plutôt que de les renvoyer vers un médecin qui ne sera peut-être pas disponible. » En un an, la compagnie spécialiste du secteur a triplé le nombre de cabines installées et multiplié par six le nombre de téléconsultations effectuées dans ses cabines en officine.
Des avantages concrets, mais pas automatiques
Pour les officines situées dans une zone de désert médical, la téléconsultation permet à la fois d'attirer et de fidéliser les patients, notamment ceux dont les pathologies impactent leur mobilité. Mais aussi d'augmenter le chiffre d'affaires. « Nous faisons plus d'une dizaine de téléconsultations par semaine. C'est très utile, notamment pour ceux qui ne trouvent aucun spécialiste disponible, et les retours patients sont très bons », témoigne une pharmacienne adjointe en Haute-Garonne.
Toutefois, aussi utile soit-elle, la cabine de téléconsultation n'est pas une solution miracle. Dans une pharmacie des Bouches-du-Rhône, l'expérience est plus mitigée : « Beaucoup de médecins étaient vraiment désagréables, ce qui a douché l'enthousiasme des patients », constate la pharmacienne adjointe. D'où l'importance de bien choisir avec quel praticien s'associer.
D'après une conférence à PharmagoraPlus.
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