Riche, vivante mais disparate : en France, la santé connectée a le vent en poupe.
Cette bonne forme tricolore était bien visible au dernier CES de Las Vegas, vitrine de l'innovation technologique et de l'électronique, début janvier. Parmi 4 000 exposants, 364 entreprises et start-up représentaient la French Tech, deuxième délégation après le pays hôte. Parmi elles : 49 sociétés de e-santé, deuxième secteur du salon derrière la maison connectée.
Le marché global de la e-santé était évalué en France à 2,7 milliards d'euros en 2014. Les systèmes d'information de santé (notamment à l'hôpital) représentent à eux seuls 2,3 milliards d'euros. Le second grand volet de la santé connectée concentre la « télésanté » au sens large avec d'un côté les solutions de bien-être ou de prévention et, de l'autre, la télémédecine proprement dite (téléconsulation, télé-expertise, télésurveillance et téléassistance) pour un marché en croissance évalué à 340 millions d'euros par an.
Les jeunes pousses françaises positionnées sur le champ de la télémédecine représentent 40 % des nouveaux appareils de mesure référencés, précise le rapport 2016 sur la e-santé du pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (Pipame).
Bataille sur la voix
Identifiées à Las Vegas, les tendances porteuses sont l'internet des objets, l'intelligence artificielle en santé, les technologies issues de la blockchain (permettant le stockage et la transmission sécurisée d'informations sans organe central de contrôle) et la réalité virtuelle, augmentée ou mixte.
Sur ce dernier point, le secteur s'intéresse au haptique, cette science qui offre la sensibilité du toucher en réalité virtuelle. Aujourd'hui, les expérimentations de réalité virtuelle en santé utilisent la vue et l’ouïe. Demain, des gants à retour haptique pourront permettre aux chirurgiens de sentir des tissus humains virtuels sous leurs doigts.
Autre outil en vogue : les assistants vocaux. « AU CES, la voix était partout ! On assiste à une bataille de géants entre Google et Amazon, analyse Lionel Reichardt, expert du secteur et auteur du compte Twitter Pharmageek. Dans dix ans, Google estime que la moitié des requêtes seront orales. Pour les patients, l'enjeu est de rendre les informations accessibles et intelligibles afin qu'elles jouent sur l'observance. »
Moins de geek, plus de clinique
C'est cette ébullition que récompensera la cinquième édition annuelle des Trophées de la santé mobile* vendredi 9 février, à l'IUT de Paris Diderot, où plus de 800 personnes sont attendues. Les 70 créateurs d'applis ou d'objets connectés de santé présélectionnés peuvent prétendre à huit catégories : professionnels de santé, grand public ou patients, suivi, cardiologie et/ou pneumologie, diabète, sommeil, Grand trophée et coup de cœur du jury.
« Cette année, le côté geek s'efface au profit du côté clinique, analyse le Dr Guillaume Marchand, président de Dmd Santé. La nature des outils qui prétendent aux prix ne change pas mais leur ergonomie est meilleure et la prise de mesures est plus rigoureuse pour le patient comme pour le médecin. Cela dit, il faut encore éduquer le marché, qui reste aux trois-quarts non conforme aux normes juridiques et médicales. » Selon le psychiatre organisateur de l'événement, la tarification de la télémédecine dans le droit commun et l'entrée dans la danse de géants industriels (GAFA, La Poste, etc.) devrait de plus en plus structurer le marché de la e-santé.
* Dont le « Quotidien » est partenaire
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