Vivre sans Facebook

Happiness therapy

Par
Publié le 16/11/2015
Article réservé aux abonnés

L’idée est à la mode. Chez les psys, on parle même de « dépression Facebook ». Deux études américaines, menées en 2013 et 2015, ont pointé du doigt le côté déprimant de Facebook. La première montre que le réseau social sape le moral de ses utilisateurs, et que plus ont l’utilise, pire c’est.
La seconde affirme que les statuts les plus joyeux affichés par les usagers sont les plus trompeurs, seuls les statuts déprimants (ou déprimés) exprimant le réel ressenti. Conclusion : Facebook est l’art de s’inventer une vie, de l’embellir sous la pression sociale.

Les Danois ont à leur tour mené l’enquête au sein de l’Institut de recherche sur le bonheur (sic !). Mardi dernier, les chercheurs ont révélé que les personnes ayant vécu une semaine sans utiliser le réseau social étaient plus heureuses que les autres. L’étude a été menée sur 1 095 personnes vivant au Danemark, divisées en deux groupes, l’un continuant à utiliser Facebook et l’autre s’abstenant.

Après une semaine, les non-utilisateurs se montraient plus positifs que lors du test mené avant l’expérimentation, et surtout plus optimistes que le groupe des connectés : 88 % se déclarent heureux (contre 81 % dans l’autre groupe), 84 % apprécient la vie (contre 75 %), 16 % se sentent seuls (contre 25 %) et 22 % déprimés (contre 33 %). À la fin de l’expérience, les membres du groupe abstinent estimaient avoir une vie sociale plus riche et moins de difficultés de concentration.

Les usagers l’avouent sans complexe : ils envient les « incroyables expériences » postées par les autres (50 %), leur bonheur affiché (33 %) et leur succès apparent (40 %). Car la vie des autres, passée par le filtre Facebook, semble beaucoup plus belle et la comparaison est parfois difficile à tenir. La jalousie est un vilain défaut, alors fermez Facebook ! Selon une étude américaine parue fin octobre, un seul réseau social spécialiste du message éphémère « rend heureux » et peut rivaliser avec les émotions positives éprouvées lors d’interactions réelles. Passez à Snapchat !

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3217