Maire d'Eauze, conseiller départemental du Gers, pharmacien, et candidat malheureux aux dernières législatives, Michel Gabas vient d'écrire au Premier ministre Édouard Philippe. Pour lui, les déserts médicaux sont « un scandale d'État » pour lesquels il propose des solutions.
Dans sa lettre adressée à Édouard Philippe, Michel Gabas pointe les déserts médicaux et fustige le travail de l'État, qui est réalisé « à travers les agences régionales de santé (ARS) sans discernement, sans vision à long terme, sans connaissance approfondie des réalités territoriales ». Les élus locaux tentent de faire face à la disparition des médecins en consacrant « un budget conséquent pour recruter des médecins étrangers par le biais d'agences de chasseurs de têtes » et dépensent « des millions d'euros pour construire des maisons de santé qui ne nous garantissent pas l'arrivée des médecins ».
C'est d'ailleurs ce que vit Michel Gabas dans sa commune de 4 200 habitants. Dans ce « bassin de vie de 10 000 âmes », le nombre de médecins est passé de six à trois en 3 ans, ce qui a poussé l'édile à rencontrer 10 candidats, des médecins étrangers exclusivement. Les honoraires de recherche pour les chasseurs de têtes lui ont déjà coûté 20 000 euros, à quoi s'ajouteront des frais de 18 000 euros par médecin en cas de réussite, sans compter son projet de centre médical qui devrait s'élever à un million d'euros et pour lequel il ne fera pas payer de loyer pendant 5 ans.
Ses propositions « pour assurer un maillage territorial digne d'un pays comme la France » ? Assouplir le numerus clausus à l'entrée des facultés ; raccourcir les études de médecine générale, de pharmacie et de chirurgie dentaire hors spécialisations ; instaurer un numerus clausus d'installations pour les médecins ; mettre en place un bonus-malus sur la tarification des médecins en fonction de leur zone d'installation. Car, à ses yeux, les actuelles solutions émises par le gouvernement, les maisons de santé et la télémédecine, sont « une vision urbaine de la médecine où l'hôpital devrait occuper un rôle central avec des moyens colossaux au niveau technique et humain, ce qui n'est pas la réalité d'aujourd'hui ». Alors que le double numerus clausus auquel sont soumis les pharmaciens, à l'entrée de la faculté et au moment de l'installation, continue, lui, de faire ses preuves : « Ce vieux système perdure et même s'il est contraignant pour nous praticiens d'officine, il assure à notre pays le meilleur maillage territorial en Europe. » S'il n'a pas encore obtenu de réponse du Premier ministre, Michel Gabas a déjà provoqué des réactions de médecins sur les réseaux sociaux.
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