Une équipe de l’université de San Diego a prouvé qu’il est possible, grâce à une modélisation conçue spécialement, de pister les ventes illégales d’opioïdes à partir de simples tweets.
Pendant six mois, entre juin et novembre 2015, une équipe de chercheurs de l’université de Californie de San Diego a remonté la piste des ventes illégales d’antalgiques par des pharmacies en ligne et des forums grâce à l'observation des échanges sur le réseau social Twitter. Elle a mis au point une méthode qui consiste à collecter des tweets via un programme d’interface en streaming, puis à filtrer leur contenu selon des noms d’opioïdes vendus sur prescription associés à des termes marketing de vente en ligne, et enfin à analyser les différents types de vendeurs sur la Toile.
Les résultats de cette étude publiée dans l’édition de novembre de la revue « American journal of public health », portent sur 619 937 tweets contenant les mots-clés tels que codéine, Percocet (paracétamol et oxycodone), Fentanyl, Vicodin (paracétamol et hydrocodone), oxycodone et hydrocodone, ainsi que leurs noms commerciaux, interceptés grâce à cette méthode.
Ils ont été par ailleurs filtrés par combinaison avec les mots-clés communément utilisés dans le marketing de la vente en ligne, tels que « buy », « cheap », « price », « discount ». Ce qui a permis d’extraire 1 608 tweets qui incorporaient un lien redirigeant vers des sites ou des hypertextes de ventes en ligne. Ou encore à des forums ou des blogs. Certains concernaient des pharmacies en ligne illicites avec des adresses IP canadiennes, allemandes, américaines mais implantées au Pakistan, en Italie, en Lettonie ou en Inde.
Comme le concluent les chercheurs, « la méthodologie peut être utilisée pour surveiller et détecter les activités en ligne illégales, y compris la promotion et la vente de substances illicites et synthétiques. Comme cela a été mis en évidence par nos résultats, des vendeurs extrêmement contestables font la promotion de substances hautement addictives et les vendent directement aux consommateurs via Twitter sans la supervision nécessaire d’un médecin, d’une agence de régulation ou d’un service de santé publique ». Ils déplorent cependant qu’à la date de finalisation de leur étude, « les sites crapuleux identifiés étaient toujours actifs, continuant de constituer un risque pour le public ».
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