Des nouveaux outils pour piloter sa pharmacie

APRÈS avoir fondé Quadrax Conseil*, aujourd’hui intégré à la société Cohéris**, et après avoir enseigné plusieurs années à HEC et à l’IAE, Maurice Belais a pris un nouveau virage en 2011 avec la création de son entreprise Offisanté. « J’ai formé plus d’un millier de pharmaciens au marketing qui ont pour beaucoup exprimé leur problématique de piloter correctement leur officine », explique le fondateur. Cinq ans de travail en collaboration avec des pharmaciens ont abouti à Offisanté. « C’est une société indépendante qui a développé une application permettant au pharmacien de collecter et de disposer partout et à tout moment des informations de pilotage de sa pharmacie. Le but est de décupler les performances économiques et que le pharmacien récupère 10 % de revenus additionnels. » Offisanté organise le traitement des informations concernant les achats, les ventes, le coaching, l’équipe, le stock de produits… et se charge de faire le lien entre tous les éléments. « Nous avons voulu mettre tout cela en dehors du giron classique de l’informatique en développant l’application pour tablette tactile. L’objectif est que ce soit simple pour le pharmacien qui doit pouvoir obtenir l’information qu’il cherche en deux clics », indique Maurice Belais.

En pratique, la pharmacie qui souhaite bénéficier de l’outil donne son accord pour que ses données soient remontées vers Offisanté, qui se met en contact avec les éditeurs de logiciels concernés et peut ainsi obtenir deux années d’historique en 15 jours. Par la suite, le logiciel transmet quotidiennement les données de la pharmacie au concentrateur statistique d’Offisanté, sans qu’aucune intervention du pharmacien ne soit nécessaire. Dès lors, ce dernier peut accéder à l’analyse de ses données à tout moment et de tout endroit, à partir d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur. « Derrière chaque panneau d’analyse, il peut trouver des vidéos, nous en intégrons très régulièrement. C’est une application très intuitive qui peut aussi envoyer des alertes, par exemple pour signaler que tel volume de stock n’a pas tourné depuis telle date. Le but est toujours de gagner du temps pour se consacrer au client et gagner plus d’argent », affirme Maurice Belais.

Actions prioritaires.

Concrètement, le titulaire peut piloter son officine grâce à des tableaux de bord actualisés quotidiennement et des outils d’aide à la décision. Des comparaisons sont faites avec les performances antérieures et avec les autres officines et il existe un système d’alerte pour informer le pharmacien de toute anomalie. Offisanté se décline en version premium et propose alors des fonctionnalités complémentaires : calcul de la balance des stupéfiants, exposition aux produits chers, suivi en temps réel de la performance de l’officine… Offisanté propose même un algorithme de calcul d’indice de la valeur du fond de l’officine, qui détermine ensuite les actions prioritaires pour augmenter cette valeur.

À partir de cet outil Offisanté, Maurice Belais espère mettre sur pied un autre projet baptisé Météo Santé. À partir des données collectées auprès des pharmacies, ce dispositif se charge de faire des analyses et de mettre en avant certains recoupements qui permettent de décréter qu’il y a, par exemple, un début d’épidémie de telle pathologie sur telle zone géographique. Cela permettrait non seulement aux professionnels de santé d’être parfaitement préparés, mais aussi d’informer le grand public et les autorités compétentes qui pourront plus facilement anticiper certaines décisions. Cela suppose que les pharmaciens soient assez nombreux à adhérer à ce dispositif puisque les informations sont tirées des tickets de caisse remontés et traités toutes les nuits. « Pour avoir des éléments de tendance, il faut que 1 000 pharmacies soient partenaires, mais en terme de capillarité sur le territoire national, c’est de 3 000 officines dont nous avons besoin. C’est donc l’objectif à deux ans sachant que la première version de Météo Santé sera lancée au printemps prochain. Il s’agit de monter une mégabase de données pour observer les phénomènes de décrochements, c’est de la vigilance santé », remarque Maurice Belais. Ce nouvel outil est déjà passé entre les mains d’experts afin de vérifier la sécurité du système, la protection des données qui sont cryptées à la source par l’éditeur.