Vendre des médicaments en grande surface : une idée qui ne convainc absolument pas des députés de la majorité. Certains d'entre eux s'inquiètent des conséquences qu'une telle décision pourrait avoir sur les pharmacies situées en zones rurales.
L'avis rendu par l'Autorité de la concurrence sur la vente de médicaments en grandes et moyennes surfaces ne suscite pas seulement l'opposition des officinaux. Le 8 avril, 17 députés En marche ont publié un communiqué intitulé : « Soutien aux pharmaciens des ruralités suite au rapport de l'Autorité de la concurrence ». Issus de circonscriptions rurales, les signataires ont voulu rappeler le rôle « primordial » du professionnel de santé, et en particulier du pharmacien, dans l'accompagnement du patient. « Dans de nombreux territoires ruraux, désertés par les médecins, les pharmaciens seront amenés à jouer un rôle de plus en plus important dans l'offre globale de santé. Notre volonté est de conforter leur place et non de la fragiliser. » En effet, pour ces parlementaires de la majorité, « la vente de médicaments ne doit pas être considérée comme un marché de simples objets de consommation ».
La position de l'Autorité de la concurrence est également jugée en décalage avec les ambitions portées par le projet de loi santé 2022, notamment pensé pour améliorer l'accès aux soins. Les élus à l'origine du communiqué redoutent que la distribution en grandes et moyennes surfaces, mais aussi le recours à des lieux de stockage pour la vente en ligne, aient un effet délétère sur l'activité des pharmaciens ruraux, mais aussi sur le maillage territorial dans son ensemble. Plutôt que d'accéder aux désirs des acteurs de la grande distribution, les 17 signataires appellent donc le gouvernement à « conforter la place » des pharmaciens et à les soutenir « dans leur rôle d'aménageur des territoires ».
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