NUL BESOIN de l’injecter, de la fumer ou de la sniffer. La nouvelle drogue à la mode s’administre dans les oreilles. Explications. Des fichiers musicaux téléchargeables sur certains sites internet promettent l’extase ou le frisson à leurs auditeurs. Mais attention, n’allez pas croire que vous vous paierez une dose en exhumant vos vieux vinyles de Pink Floyd ou de Led Zeppelin. Les morceaux choisis pour le « trip musical » n’ont pas grand-chose à voir (entendre ?) avec l’harmonie classique. Techniquement parlant, ces fichiers numériques sont en effet construits sur le principe des battements binauraux. Les oreilles reçoivent deux sons semblables mais dont la fréquence diffère, ce qui a pour conséquence d’altérer les ondes cérébrales. L’effet physiologique de cette écoute à but toxicomaniaque est expliqué par Brigitte Forgeot, spécialiste des effets cliniques et neuropsychologiques des sons binauraux : « Il est possible grâce à cette méthode d’amener le cerveau à produire des ondes voulues : par exemple, des ondes lentes, comme les ondes alpha, associées aux états de relaxation, ou encore des ondes plus rapides, comme les ondes bêta, associées à des états de vigilance et de concentration ».
Le site i-Doser.com, un des leaders du « shoot en ligne », propose pas moins de 200 « doses » différentes, facturées de 2,50 à 200 dollars l’unité. Comme les vendeurs de substances illégales, le site offre gratuitement les premières doses et utilise un réseau de « dealers de sons » rémunérés pour écouler les fichiers psychédéliques. Pour l’heure, les autorités sanitaires françaises ne s’alarment pas trop de ce nouveau commerce qui emprunte les allures d’un trafic de stup. « Il ne s’agit pas d’une drogue dans la mesure où il n’y a pas accoutumance au produit, ni de besoin d’augmenter les doses », estime la Mission interministérielle de lutte contre la drogue (MILDT). Quoi qu’il en soit, ceux qui ont essayé ces nouvelles « substances numériques » aux doux noms de « Alcohol », « Content » ou « Ecstasy », témoignent le plus souvent d’un vague flottement et d’un mal de tête certain dominé par un sentiment de malaise. Le « grand voyage » émancipé de la mère chimie est encore loin.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin