Une étude de l’université de Louvain dénonce les conditions de dispensation des médicaments sans prescriptions sur les sites de vente en ligne. Des manquements d'autant plus inquiétants que la Belgique s'apprête à autoriser, en 2018, la vente en ligne de médicaments sur prescription.
Vérifiée en conditions réelles au travers d’une étude de l’université catholique de Louvain (UCL), l’application des bonnes pratiques de dispensation imposées en Belgique aux sites de vente en ligne fait état de nombreuses lacunes, sinon de situations dangereuses pour le patient.
En effet, selon Guillaume Lapôtre, jeune chercheur de l’UCL, aucun des six sites étudiés ne demande d’informations sur l’état de santé du patient avant la commande. Et quand le patient renseigne lui-même son état de santé dans la case « commentaires », celui-ci n’est pas pris en considération. Dans cette étude, Guillaume Lapôtre rapporte une « non prise en charge du patient ni avant, ni pendant la commande ». « Le patient est laissé seul face à son état de santé et reste libre de commander ce qu’il lui semble bon pour lui », poursuit-il. Et de s’interroger si ces sites Internet qui, d’après la loi, devraient être un prolongement d’une officine physique, mais opèrent ni plus ni moins comme des « interfaces de vente » ?
Pour arriver à ces conclusions, le jeune chercheur a construit trois cas cliniques et pour chacun d’eux un schéma thérapeutique attendu. Se mettant tour à tour dans la peau de ces trois patients types, il a commandé à chaque fois des produits sur deux des six sites sélectionnés. Les réponses des sites confrontées aux schémas thérapeutiques laissent songeur. Ainsi, à titre d’exemple, de la Sédergine (aspirine) et de l’ibuprofène 400 mg en 30 comprimés peuvent être commandés par une femme se déclarant enceinte de deux mois, sans que le pharmacien en ligne ne cherche à approfondir l’analyse du cas patient ni à entrer en contact avec l’internaute.
Sans remettre en cause l'existence des pharmacies en ligne, cette étude cherche à attirer l'attention des pouvoirs publics belges, alors que la vente en ligne de médicaments sur prescription est prévue pour 2018.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin