Un site Internet permettant d’obtenir des arrêts de travail en ligne, après une téléconsultation, vient d’être lancé en France. Mais il suscite déjà la réprobation de l'assurance-maladie.
Le site « arrêtmaladie.fr » vient d’être lancé en France. Il permet d’obtenir des arrêts de travail de courte durée (3 jours maximum) en ligne, à l’issue d’une téléconsultation avec un médecin français, et seulement pour des pathologies simples : coup de froid, stress, douleurs menstruelles, gastro-entérite, etc.
En pratique, le patient est invité à remplir un questionnaire pour décrire ses symptômes. Il doit ensuite accepter que ses données soient transmises à son médecin traitant ou à un autre praticien disponible, et il peut alors immédiatement prendre rendez-vous grâce à une plateforme de téléconsultation. À l’issue de celle-ci, et en fonction du cas, le médecin prescrit (ou pas) un arrêt maladie et en dépose des exemplaires sous forme de fichiers PDF dans l’espace sécurisé du patient. Le patient règle la consultation en ligne (25 €) et peut ensuite télécharger les fichiers depuis son espace de données. Via le site « ameli.fr », il envoie à son employeur et à la CPAM les documents habituels.
Le site a mis en place quelques garde-fous pour éviter les abus : les patients ne peuvent bénéficier que d’un nombre limité d’arrêts par an, uniquement à un intervalle d’au moins 3 semaines et pour des arrêts d’une durée maximum de 2 à 3 jours.
Pour Can Ansay, avocat de Hambourg qui a créé ce concept il y a un an en Allemagne, le site est parfaitement légal en France. « En tant qu’avocat, après consultation auprès de confrères français spécialisés, je me suis assuré que les arrêts maladies délivrés par notre service sont 100 % valables », a-t-il déclaré.
Le site « arretmaladie.fr » affirme que le remboursement par l’assurance-maladie est possible, sous condition : à 100 % pour les bénéficiaires de la CMU, à 70 % si le patient n'a pas de médecin traitant ou si ce dernier n'est pas disponible et à 30 % dans tous les autres cas de téléconsultation. Cependant, pour la CNAM, ce site promet un remboursement alors qu'il ne respecte pas le parcours de soins. « Il n’est pas exact que les téléconsultations proposées aux patients puissent être prises en charge et il est inacceptable de faire la promotion d’un site de prise de rendez-vous médicaux en ligne à partir d’une promesse d’obtention d’un arrêt de travail », a indiqué, dans un communiqué, l'assurance-maladie, qui s'apprête à déposer un référé pour tromperie.
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