Adrigyl : un étonnant appel au boycott

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Publié le 20/05/2019
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Crédit photo : Phanie

Différentes alertes ciblant la supplémentation en vitamine D, notamment Adrigyl, sévissent sur les forums Internet et déstabilisent les jeunes parents.

Les vaccins ne sont pas les seules cibles des fake news sur Internet. La supplémentation en vitamine D est également visée par des rumeurs relayées sur les forums de parents ou des groupes privés Facebook, comme le révèle « Le pharmacien de France », journal affilié à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

La revue alerte ainsi les officinaux sur des appels au boycott visant plus particulièrement Adrigyl (Laboratoire Crinex). Dans le collimateur des internautes, c'est le butylhydroxytoluène (E321) contenu dans ce médicament qui inquiète. Il s'agit d'un antioxydant de synthèse « également utilisé dans l’industrie alimentaire, qui ne fait actuellement pas l’objet d’une remise en cause, même si un possible effet de perturbateur endocrinien est encore à l’étude », précise la revue professionnelle.

Le groupe Facebook Abva, par exemple, collecte les témoignages de parents sur des bébés rencontrant « des problèmes de santé suite à la prise d’Adrigyl 10 000UL/ml cholécalciférol (vitamine D3), ou suite à l’utilisation d’autres produits pour bébés contenant au moins un même composé qu’Adrigyl tel que le BHT ». Le groupe propose aux parents de nourrissons « d’établir des corrélations afin de constituer un dossier pour défendre sa cause auprès de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) et faire un signalement de groupe ». Un groupe qui se veut ouvert « aux professionnels de santé, sages-femmes, médecins, consultantes en lactation, ostéopathes, pédiatres, mais aussi pharmaciens ».

Cité par le journal de la FSPF, le Laboratoire Crinex affirme « que l’ensemble des excipients utilisés dans Adrigyl sont tous inscrits à la pharmacopée européenne et qu’ils sont par ailleurs utilisés couramment dans de nombreuses spécialités pharmaceutiques ».

De manière générale, précise l’article, la supplémentation en vitamine D est remise en cause, Adrigyl n’étant pas la seule spécialité à être controversée sur les réseaux sociaux. Zyma D, Zyma Duo et Fluostérol sont ainsi régulièrement cités comme source de symptômes indésirables (diarrhées, réactions cutanées…) alors que leur composition (conservateurs, arômes) n’est pas identique à celle d’Adrigyl.

À noter que la supplémentation en vitamine D avait été au cœur d’une crise sanitaire en janvier 2017. Toutefois, la composition du produit - Uvestérol D - n’était pas en cause, mais bien son mode d’administration (voir article « abonné »). 


Source : lequotidiendupharmacien.fr